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Article : [475] - Le cahier de brouillon


samedi 12 août 2017

Par Julia Danih

Il s’agissait de trouver une astuce afin que les élèves n’oublient plus leur cahier de brouillon.
Synthèse mise en ligne par Murielle Taïeb.

Témoignages de nos colistiers

Le cahier de brouillon, un cahier spécifique

  Asphodèle fonctionne avec des cahiers, dont un « cahier d’écriture », dans lequel les brouillons ont toute leur place.

  Catherine utilise un petit cahier d’activités pour que les élèves puissent noter leurs réflexions, leurs préparations, leurs essais de rédaction. Elle les ramasse régulièrement pour donner des conseils et proposer des améliorations (pour les rédactions, en particulier). Elle en a besoin car son cours est sous forme de fiches à compléter, il manque donc un espace de liberté que les élèves trouvent avec ce cahier. Les élèves doivent noter la date et l’intitulé de l’activité. Catherine pense distribuer le logo et le titre du chapitre en couleur à coller sur le cahier au début de chaque chapitre. Pour éviter les oublis, ce cahier reste en classe, les élèves ne le prennent que très rarement à la maison. Le premier jet contient souvent beaucoup de ratures, puis au fur et à mesure des réécritures, le texte est plus propre jusqu’à ce que le professeur donne ou négocie « un bon pour recopier ». Sauf en cas de hors-sujet complet, les élèves doivent améliorer et non recommencer. Pour pouvoir corriger ces travaux intermédiaires, elle fait rédiger des rédactions très courtes (10 - 15 lignes en 6e et 5e) et quand ils écrivent des récits plus longs, elle les fait travailler en groupes. Ce cahier d’activités est donc très utile pour l’expression écrite. Il reste à y intégrer la lecture et l’étude de la langue.

Le brouillon intégré à un ensemble

  Christel rangeait les cahiers dans l’armoire de la salle, mais cela n’empêchait pas les oublis. Elle demande désormais une section « brouillon/entraînement » dans le classeur ou le cahier.

  Emmanuelle a abandonné le cahier de brouillon, régulièrement oublié. C’est la première raison mais ce n’est pas la seule. Il lui a semblé qu’il n’était pas cohérent que les exercices faits au brouillon ne soient pas dans le classeur. Les élèves comprennent assez vite l’intérêt de visualiser leurs propres progrès, par exemple dans l’élaboration de travaux d’écriture. Ils composent au brouillon dans leur classeur à la suite de ce qui vient d’être fait (un bilan, un écrit d’invention, un exercice de conjugaison) avec des indications trouvées ensemble et qui sont inscrites au tableau. Elle demande à quelques élèves volontaires de restituer leurs travaux, puis, à d’autres moins « bons » de faire la même chose. La correction peut être commune en prélevant dans les meilleures productions, mais c’est rare. Le plus souvent, les productions les moins bonnes sont corrigées au fur et à mesure par l’insertion dans le travail de phrases qui les complètent et améliorent. Faire copier un travail (les exercices de langue exceptés) n’aide pas l’élève qui ne voit pas forcément le lien entre son propre travail imparfait et le corrigé. De plus, c’est une manière assez facile de faire de la différenciation.

  Evelyne a instauré dans le classeur une partie « travail » qui sert aux premiers jets, aux exercices préparatoires en classe ou à la maison et aux activités négociées. Ainsi, tout est dans le classeur. À propos de la notion de « sale » et de « propre », Evelyne a appris l’année dernière en interrogeant ses élèves de 6e (qui semblaient perturbés à l’idée de rendre un brouillon avec des ratures) que leur enseignant de CM2 leur faisait faire deux brouillons : un « sale » qu’ils gardaient pour eux et un « propre » qu’ils lui rendaient. Elle a ainsi compris (peut-être) pourquoi les brouillons des élèves étaient si proches de la version finale, et donc pourquoi ils abandonnaient cette pratique qu’ils considèrent comme du temps perdu.

  Marie-Laure a mis en place, depuis une dizaine d’années, un système de groupes qui permet de faire partager les écrits entre élèves. Toutefois, elle trouve qu’elle ne ramasse pas suffisamment ces écrits « intermédiaires », faute de temps pour les corriger et assurer une certaine équité. Elle ne demande plus de cahier de brouillon, pour faire comprendre que tout travail réalisé en classe ou à la maison est un travail effectif et non une perte de temps. Elle fait donc écrire dans le cahier ou le classeur, mais elle se demande comment faire visualiser cette étape du travail, car souvent les élèves utilisent un crayon ou un stylo effaçable et…effacent. Elle se demande aussi s’il faut prévoir une marge supplémentaire, un code couleur, un signe particulier. Pour l’instant, rien ne la satisfait pleinement...

  Sylvie évoque une formation extrêmement riche et passionnante sur les écrits de travail (proposée dans l’académie de Toulouse). Depuis, certaines de ses pratiques ont véritablement changé et elle porte un regard nouveau sur tous ces travaux effectués par les élèves. Enfin, elle précise que les écrits de travail personnels sont dans le cahier ou le classeur des élèves, marqués par un pictogramme qui permet de les identifier et rend plus lisible la trace écrite ; les élèves et les parents distinguent ainsi ce qui est produit personnellement de ce qui relève de la mise en commun ou de ce qui doit être mémorisé.

  Carine fait faire le premier jet et les réécritures à la suite sur la copie double, en les intitulant version 1, 2, 3... la dernière étant particulièrement soignée. Elle n’évalue pas les mêmes compétences selon les étapes et l’orthographe uniquement à partir de la réécriture (avec fiches d’aide à disposition). Ce n’est pas trop compliqué à gérer car les corrections s’échelonnent en fonction des rythmes des élèves, cela prend du temps de cours mais les progrès sont visibles et ceux qui avancent plus vite font du tutorat ou d’autres activités.

Bibliographie

  FRAGA Nicole, « Les écrits intermédiaires en classe » (article) :
http://www4.ac-nancy-metz.fr/ien57metznord/spip.php?article499

  TAUVERON Catherine, Lire la littérature à l’école : pourquoi et comment conduire cet apprentissage spécifique ? (Hatier Pédagogie)
Ce livre concerne la lecture de la Grande Section au Cours Moyen mais on peut y puiser de belles idées.

  EDUSCOL : « Recourir à l’écriture pour réfléchir et pour apprendre »
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Ecriture/06/9/2_RA_C3_Francais_Ecriture_ECRITS_DE_TRAVAIL_591069.pdf

Synthèses à consulter

[275] – Corriger et améliorer les rédactions

[460] – La réécriture en collège


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