WebLettres : Dossiers et synthèses

Dans le cadre de la rédaction d’un essai littéraire en terminale HLP, il s’agissait de trouver des personnages insensibles.
Sujet de l’essai : « Peut-on imaginer un personnage littéraire dépourvu de sensibilité ? »

Récit

 ► BALZAC H. de, Le Colonel Chabert
Dans une moindre mesure, la femme du colonel Chabert.
 ► BALZAC H. de, La Peau de chagrin
La comtesse de Foedora, décrite comme un serpent froid, insensible.
 ► BAZIN H., VipÚre au poing
Folcoche.
 ► BOULLE P., La PlanÚte des singes
Nova au début du roman.
 ► CAMUS A., L’Etranger
Meursault. « Je mettrais un bémol pour le personnage de Meursault qui justement n’est insensible qu’en apparence, au regard des normes et du comportement attendu. Il est le plus sensible parce que le plus sensuel (les 5 sens ; son besoin physique de sentir, ressentir, toucher , subir les éléments, le corps , la peau etc
) . Il dit non, il assume, il se révolte : il est viscéralement sensible, non socialement ou selon les codes. »
 ► ÄŒOLIC V., Archanges
Le Serbe qui collectionne les oreilles de ses victimes en temps de guerre.
 ► DELACOURT G., Un Jour viendra couleur d’orange
Un enfant autiste.
 ► DURAS M., L’Amant
La narratrice. Le Nouveau Roman est trÚs riche pour ce thÚme !
 ► HORIOT H., L’Empereur c’est moi
 ► HUGO V., Les Misérables
Les Thénardier. Javert mais il finit par ressentir le sentiment de culpabilité 
 ► HUGO V., Claude Gueux
M. D., encore qu’il jouisse de la douleur engendrée

 ► KAFKA F., La Métamorphose
 ► KASSAC F., « Iceberg »
Le personnage se présente lui-même froid et inapte à communiquer.
 ► LACLOS C. de, Les Liaisons dangereuses
Valmont et Merteuil.
 ► LEFEVRE F., Le Petit Prince cannibale
 ► MAUPASSANT G. de, Bel-Ami
George Duroy. « Je mettrais un petit bémol car comme Meursault il y a beaucoup d’apparence mais derriÚre on sent que ce n’est pas une exactitude face à Clotilde pour laquelle on devine des sentiments malgré tout... ironie du romantisme ? » « oui, mais Duroy reste calculateur et opportuniste, ce que nÂŽ est absolument pas Meursault. Et si c’était ça finalement, être dépourvu de sensibilité ( et non de sentiments ou sensations ) : le calcul, l’ opportunisme, et tout ce qui en relÚve ? » « Oui, d’autant que je ne considÚre pas du tout Georges Duroy épris de sentiments pour Clotilde. Il la frappe trÚs violemment à la fin du roman. On ne peut donc pas parler d’amour. Et sur les deux derniÚres pages du roman, il l’évoque comme une incroyable maîtresse. Bref, elle est un "bon coup". » « oui en effet, l’ambition démesurée et le calcul invitent à étouffer l’humain. On peut du coup y joindre : Octave Mouret ? Et plus largement les personnages opportunistes des Rougon Macquart. »
 ► MAURIAC F., Le Nœud de vipÚre
Louis, le narrateur.
 ► MAURIAC F., Le Sagouin
Le pÚre de l’enfant.
 ► MAURIAC F., ThérÚse Desqueyroux
La froideur de l’héroïne éponyme.
 ► MELVILLE H., Moby Dick
Le capitaine.
 ► NEMIROWSKY I., "Jezabel"
Une mÚre se transforme en marâtre abominable par peur de vieillir. Attention, il ne s’agit pas d’un personnage « noir » ou mauvais mais d’une nouvelle Médée qui craint par-dessus tout de perdre son pouvoir de séduction et du coup, devient un monstre d’inhumanité.
 ► ROBBE-GRILLET A., La Jalousie
Le narrateur et son point de vue qui semble externe alors qu’il est interne !
 ► SCHMITT E.E., Lorsque j’étais une œuvre d’art
 ► SOUVESTRE P. et ALLAIN M., Fantomas
 ► STEVENSON R.L., Docteur Jekyll et Mr Hyde
Mister Hyde en allant à l’extrême.
 ► STOKER B., Dracula
D’autres immortels en plus de Dracula comme Fosca dans Tous les hommes sont mortels de Simone de Beauvoir ou la "jeune" protagoniste dans Le Goût de l’immortalité de Catherine Dufour... En fait tout dépend du genre que l’on travaille en classe avec les élÚves pour le choix du personnage qui répond à ce type de critÚre car derriÚre beaucoup de personnages froids et insensibles on trouve des failles.
 ► SUSKIND P., Le Parfum
Grenouille est sensible uniquement pour ce qui est de l’odorat !
 ► WILDE O., Le Portrait de Dorian Gray
 ► ZOLA E., Nana
Certains passages pourraient convenir : quand la froideur et le calcul sont motivés par l’instinct de survie ou la revanche de classe.
 ► ZOLA E., L’Argent
L’incipit est remarquable. Le chapitre 1 présente un éventail de personnages du Second Empire dévoré par la soif de la conquête et de la spéculation. Cette galerie de portraits met en avant la rapacité élevée en art de vivre.

Pistes : à chercher chez Sarah Kane ou Édouard Bond ou Crimp (Atteinte à sa vie) ; les héros de Lovecraft


Théâtre

 ► ANOUILH J., Antigone
Le garde.
 ► BADEA Alexandra, ContrÃŽle d’identité
Le policier.
https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Controle-d-identite
 ► BECKETT S., En Attendant Godot
Pozzo, le maître de Lucky.
 ► IONESCO E., Rhinocéros
Jean et ses collÚgues qui se transforment en rhinocéros.
 ► MOLIERE, Dom Juan

Cinéma

 ► COEN J., The Barber : l’homme qui n’était pas là
L’apathie, l’atonie de ce personnage est déroutante !

Remarque :
« En fait la thématique est trÚs riche car on peut parcourir tout le spectre de l’impossible communication entre les êtres. Soit par empêchement psychologique, soit par ambition et par calcul : survivre et dévorer. En histoire des arts, Edward Hopper aurait toute sa place. »