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Article : [450] - Renouveler la pratique de la dictée


mardi 3 mai 2016

Par Emeline Souchon

Il s’agissait de collecter des idées pour renouveler l’approche de la dictée.
Synthèse mise en ligne par Murielle Taïeb.

Formes

  La dictĂ©e flash  :
« Sur un thème prĂ©cis (par exemple les animaux) avec des mots Ă  savoir Ă©crire (une dizaine) et sur un point d’orthographe prĂ©cis. Je fais deux dictĂ©es flash par semaine pendant 3 semaines et je termine par une dictĂ©e bilan qui est la seule Ă  ĂŞtre Ă©valuĂ©e. » (Caroline).

  La dictĂ©e atelier  :
« Les Ă©lèves Ă©crivent individuellement la dictĂ©e puis ils mettent en commun par groupe de 4 et dĂ©cident d’une orthographe finale. J’évalue uniquement la dictĂ©e par groupe. » (Caroline).

  La dictĂ©e crĂ©Ă©e par les Ă©lèves :
« Par groupe, les Ă©lèves crĂ©ent une dictĂ©e puis un Ă©lève de chaque groupe la dicte aux autres Ă©lèves. Bien sĂ»r cette pratique implique de la faire sur deux jours pour que le professeur puisse les corriger avant de les faire dicter. » (Caroline).

  La dictĂ©e trichĂ©e :
« Les Ă©lèves font une dictĂ©e classique. Je les ramasse. Je leur vidĂ©o projette 5 minutes. Puis je leur distribue leur copie pour qu’ils puissent corriger un maximum d’erreurs. » (Caroline).

  La dictĂ©e ciblĂ©e :
« J’ai mis au point une grille avec les règles d’orthographe de base. Les Ă©lèves doivent apprendre la règle et s’entrainer seuls grâce Ă  des exercices que je mets en ligne sur un symbaloo dĂ©diĂ©. J’évalue avec deux notes : Les points de la règle Ă  apprendre (en gĂ©nĂ©ral cette note est bonne) Le but est de leur faire apprendre ces règles / Une note sur 20 toutes les deux dictĂ©es oĂą je comptabilise les fautes de lexique et d’accord. Je leur rends leur travail le lendemain. Ils doivent faire la correction pour la semaine suivante, je la ramasse en mĂŞme temps que la dictĂ©e suivante. La correction permet d’obtenir des points bonus (ou malus pour ceux qui ne la font pas). »(Juliette).

  La dictĂ©e fautive.

  La dictĂ©e Ă  trous.

  La dictĂ©e courte :
« Je pars assez souvent d’une dictĂ©e de trois ou quatre lignes ou d’une dictĂ©e Ă  trous pour Ă©tudier un point de grammaire ou de conjugaison. Le petit texte sert de support Ă  la rĂ©flexion et Ă  l’observation, et bien sĂ»r, la dictĂ©e n’est pas Ă©valuĂ©e. »

  La dictĂ©e prĂ©parĂ©e :
« En 4ème /3ème, je choisis des textes littĂ©raires accessibles (dictĂ©e prĂ©parĂ©es) en rapport avec la sĂ©quence en cours, ou qui peuvent Ă©clairer un aspect intĂ©ressant pour la sĂ©quence (ex : un extrait de lettre de Hugo en 4ème, un extrait de Orwell De Dans la dèche Ă  Londres et Ă  Paris sur la faim pour Ă©clairer ce thème omniprĂ©sent dans La Ferme des animaux) »
« Je pratique beaucoup la dictĂ©e prĂ©parĂ©e, les Ă©lèves ne connaissent pas le texte, ils ont au prĂ©alable des mots Ă  recopier, du vocabulaire Ă  chercher et Ă  rĂ©investir, des verbes Ă  conjuguer. Je leur dicte le texte qui comporte les mots mĂ©morisĂ©s, les verbes...
Une variante : la dĂ©marche inverse. Je pars des erreurs les plus frĂ©quentes dans les rĂ©dactions des Ă©lèves, je constitue une liste de mots qu’ils doivent mĂ©moriser en les recopiant, je leur donne une petite prĂ©paration Ă  effectuer chez eux, et j’invente un texte comportant le plus grand nombre possible de mots qui Ă©taient Ă  mĂ©moriser. » (Florence)
« Je donne aux Ă©lèves des questions pour rĂ©flĂ©chir Ă  des problèmes d’orthographe prĂ©sents dans le texte que j’ai prĂ©vu de donner en dictĂ©e : les verbes Ă  conjuguer, des GN Ă  mettre au pluriel ou au fĂ©minin, je fais rĂ©flĂ©chir Ă  l’Ă©tymologie de certains mots, aux mots de la mĂŞme famille... Il y a toujours 5 ou 6 mots Ă  recopier plusieurs fois. On corrige les questions en classe ; on rappelle les règles. Le lendemain, je dicte le texte. »
« Les Ă©lèves ont le texte (littĂ©raire) une semaine Ă  l’avance. A la maison, s’ils n’ont personne pour les aider, ils peuvent s’enregistrer, Ă©couter et Ă©crire le texte plusieurs fois (jusqu’Ă  ne plus avoir aucune erreur) ; ils peuvent aussi travailler Ă  deux (chacun dicte le texte Ă  son camarade). Avec cette façon de faire, j’obtiens enfin de bons, voire de très bons rĂ©sultats. Ceux qui obtiennent des notes assez basses reconnaissent ne pas avoir prĂ©parĂ© la dictĂ©e sĂ©rieusement, et ils comprennent vite que le travail Ă  la maison est rĂ©compensĂ© (je n’entends plus "Je suis nul en dictĂ©e"). Les dictĂ©es prĂ©parĂ©es avec uniquement des mots Ă  copier, des verbes Ă  conjuguer, etc. ne donnaient pas de très bons rĂ©sultats, de mĂŞme que les dictĂ©es dites "dialoguĂ©es" (attirer l’attention de l’Ă©lève sur la difficultĂ© et faire Ă©noncer la règle d’accord). Il reste, en effet, Ă  obtenir ensuite les mĂŞmes rĂ©sultats en rĂ©daction. Parfois, les Ă©lèves reprennent, dans leurs Ă©crits, des mots ou portions de phrases des dictĂ©es prĂ©parĂ©es. Mais cela reste encore peu frĂ©quent. » (Julia).

  La dictĂ©e accompagnĂ©e :
« Depuis peu, je pratique la dictĂ©e accompagnĂ©e, en particulier avec les 6èmes, quand ils sont en demi-groupes. Ils peuvent soit Ă©crire au crayon de papier, et ils repassent après au stylo, soit Ă©crire au brouillon la première version. Je leur pose des questions afin de les guider et afin de leur faire corriger les erreurs d’accord (je passe dans les rangs afin de voir les erreurs et les rĂ©ussites), et avant qu’ils ne me rendent leurs textes, je les vĂ©rifie individuellement en soulignant les fautes d’accord au crayon de papier. Cela semble une dĂ©marche intĂ©ressante pour faire progresser les Ă©lèves en orthographe grammaticale. » (Florence)

  La dictĂ©e bonus :
« De la 6ème Ă  la 3ème mais uniquement au premier trimestre pour ce niveau. A la fin d’un cours de langue (les dix dernières minutes), je dicte au groupe trois ou quatre phrases, que les Ă©lèves ont eu l’occasion d’Ă©crire durant l’heure ou chez eux lors d’exercices. Si les Ă©lèves ne commettent aucune erreur, ils obtiennent un bonus de deux points au prochain contrĂ´le. » (Florence)

  La dictĂ©e participative :
« En 3e/4e, c’est une dictĂ©e courte de type DNB (sur 6, 0.25/0.5 par fautes). A chaque fragment dictĂ© : je m’arrĂŞte en demandant s’il y a des problèmes sur le fragment.
La règle du jeu : chaque Ă©lève de la classe peut poser 1 seule et unique question, et donner une seule et unique rĂ©ponse. Toutes les questions sont acceptĂ©es. Si quelqu’un donne la rĂ©ponse sans y avoir Ă©tĂ© autorisĂ©, tout le monde perd 1/2 pt. Il devrait y avoir 30 questions et 30 rĂ©ponses.
Le dĂ©roulement : un Ă©lève pose une question, les Ă©lèves qui ont la rĂ©ponse lèvent le doigt et je choisis de faire parler un Ă©lève dont le niveau correspond au niveau de difficultĂ© posĂ©. Lorsque la rĂ©ponse est donnĂ©e, les Ă©lèves doivent vĂ©rifier par eux-mĂŞmes si elle est juste ou pas, en fonction du "niveau thĂ©orique" de l’Ă©lève. Je guide parfois en Ă©mettant un doute sur la rĂ©ponse apportĂ©e. Les Ă©lèves peuvent Ă©noncer la règle sur laquelle ils s’appuient pour justifier leur rĂ©ponse.
L’intĂ©rĂŞt est que les Ă©lèves sont amenĂ©s Ă  se poser des questions : je m’arrĂŞte parfois pour dire : « LĂ  il y a une question Ă  se poser » et parfois personne ne rĂ©agit ! Ensuite les rĂ©ponses proposent des solutions qui demandent rĂ©flexion. Parfois les questions sont surprenantes, et les rĂ©ponses donnĂ©es encore plus, mĂŞme si elles viennent de bons Ă©lèves. Cela permet de voir le dĂ©calage entre ce que l’on pensait difficile et ce qui est difficile pour eux sur le moment. Bref on entrevoit des choses qu’une note chiffrĂ©e ne montre pas toujours
Enfin la classe entière a une stratĂ©gie Ă  adopter : les bons Ă©lèves en orthographe doivent intervenir quand c’est difficile, et ils peuvent poser des questions lĂ  oĂą personne ne verrait de difficultĂ©. Ceux qui ont utilisĂ© leur question poussent les timides Ă  poser eux aussi des questions ou Ă  rĂ©pondre.
La dictĂ©e est, du coup, plus vivante ; les Ă©lèves ont l’impression d’ĂŞtre aidĂ©s. Surtout, ils apprennent peu Ă  peu Ă  s’interroger sur les Ă©lĂ©ments pour lesquels ils ne voyaient aucun piège au dĂ©part.
LĂ  oĂą je pensais trop aider les Ă©lèves, je me retrouve finalement avec un exercice qui permet Ă  beaucoup de progresser, mais on est loin du 6/6 (ou du 20/20). »(JoĂ«l).

Fréquence

  Une dictĂ©e par jour :
« Ce trimestre, je mets en place une dictĂ©e par jour par classe. Cela prend un quart d’heure en dĂ©but d’heure ; le temps de faire l’appel. Un Ă©lève apporte un texte de 4, 5 lignes et le dicte Ă  la classe pendant qu’un autre fait la dictĂ©e Ă  l’ordinateur. Ă€ la fin les Ă©lèves corrigent la dictĂ©e projetĂ©e et la leur tout en rappelant les règles d’orthographe. Ils portent Ă  la marge de leur cahier le nombre de fautes et la correction dans une autre couleur. Je donnerai une seule note par Ă©lève pour toutes les dictĂ©es rĂ©alisĂ©es. J’Ă©valuerai l’Ă©volution et l’implication de l’Ă©lève dans l’activitĂ©. C’est une activitĂ© qui fonctionne bien ; les Ă©lèves sont demandeurs Ă  faire leur dictĂ©e tous les jours ! Et ceci autant pour les troisièmes que les sixièmes. » (Amel).

  Une dictĂ©e par semaine :
« Tous les vendredis (j’ai toutes mes classes ce jour-lĂ ) je dicte une phrase que j’ai Ă©crite en m’inspirant des textes lus pendant la semaine, des leçons Ă©tudiĂ©es, ou au pire de l’actualitĂ© du collège. J’essaie de ne pas piĂ©ger les Ă©lèves avec des difficultĂ©s, le but est plutĂ´t de les obliger pendant 5 minutes par semaine Ă  faire attention Ă  leur orthographe (accords, principaux homonymes). Ensuite, soit je ramasse et je note sur 5 (Ă  la fin du trimestre, j’ai en gĂ©nĂ©ral une note sur 20, reflĂ©tant assez bien le niveau en orthographe), soit nous corrigeons au tableau : j’envoie un Ă©lève Ă©crire la phrase et nous nous interrogeons sur les choix faits. J’essaie le plus possible de faire expliquer la bonne orthographe par les Ă©lèves eux-mĂŞmes. Les Ă©lèves se corrigent eux-mĂŞmes, mais je ne ramasse pas. »

  Une dictĂ©e tous les 15 jours :
« Je donne une dictĂ©e tous les 15jours ; elle reprend des points essentiels des leçons abordĂ©es pendant cette pĂ©riode. 
J’utilise aussi bien la dictĂ©e classique que les dictĂ©es fautives ou Ă  trous. En fonction des besoins de la classe (ex : des mots Ă  complĂ©ter dans des textes pour des Ă©lèves non-francophones). » (Marie-Alice).

Synthèse à consulter

[59] - Les différents types de dictées


Ce document constitue une synthèse d’Ă©changes ayant eu lieu sur Français-collège (liste de discussion des professeurs de français au collège) ou en privĂ©, suite Ă  une demande initiale postĂ©e sur cette mĂŞme liste. Cette compilation a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par la personne dont le nom figure dans ce document. Fourni Ă  titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protĂ©gĂ© par la lĂ©gislation en vigueur en matière de droits d’auteur. Toute rediffusion Ă  des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.

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