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dimanche 15 novembre 2015
Par Murielle TaĂŻeb
Il s’agissait d’échanger sur la manière d’aborder les attentats terroristes du 13 novembre à Paris avec nos élèves lundi matin.
► « N’y a-t-il pas d’abord Ă les Ă©couter longuement (et ce, quoi qu’ils disent, mĂŞme si cela nous choque...) ? »
► « Tous nos trĂ©sors de sensibilitĂ© et de culture aggravent parfois notre sentiment de responsabilitĂ©, de culpabilitĂ© et d’impuissance juste après le choc :
Qu’avons-nous fait ? Qu’aurions-nous dû faire ? Qu’allons-nous dire ? Que pouvons-nous réussir ?
Comment retrouver notre place de maĂ®tre alors que nous ne savons pas quoi dire et que l’impuissance nous submerge ?
Dans l’immĂ©diat, j’ai le sentiment qu’il faut redonner sens Ă notre place dans une cohĂ©sion de partage avec les Ă©lèves, pas nĂ©cessairement soutenir un message et une parole, mais leur montrer que l’humanisme, c’est l’Ă©cole, c’est nous ensemble.
Les Ă©couter, les entendre, leur apprendre Ă s’Ă©couter, Ă s’entendre.
Bien sĂ»r en s’appuyant sur notre mĂ©tier, sur la culture humaniste universelle et ses Ă©chos sensibles dans nos histoires subjectives. »
► « Un lieu sportif, une salle de spectacle, des terrasses de cafĂ© ou de restaurant, que reprĂ©sentent ces lieux ? Lieux de communion, de culture et de dĂ©tente, hors du temps des prĂ©occupations du quotidien, de la politique et c’est vrai, des tourments du monde... Un vendredi soir, temps de la rupture, de la parenthèse, de l’abandon Ă /de soi et aux/des autres... Le jour de la gentillesse, les terroristes le savaient-ils ? Jour de chance ou de malchance pour certains ? On ferme les théâtres, les cinĂ©mas, les bibliothèques. On arrĂŞte les rencontres sportives. On interdit les manifestations. On demande aux gens de rester chez eux. Soit.
Je crois que c’est peut-ĂŞtre d’abord Ă cela que je les inviterais Ă rĂ©flĂ©chir...
Et puis, ensuite aux conséquences et aux buts - peut-être - recherchés : Le clivage, le repli sur soi, la peur...
Et eux, oĂą en sont-ils ? Je crois que c’est cela qui m’inquiète le plus... Ce dĂ©sir de rĂ©ponses lĂ oĂą les questions sont tellement plus intĂ©ressantes mais moins confortables. Ce besoin de plus en plus prĂ©gnant de se classer, de se caser dans une religion (confondue avec "race"), une croyance politique. D’ailleurs les rĂ©ponses sont l’affaire des religions, les questions, celle des philosophes, des penseurs... Ce mouvement vers des pensĂ©es rĂ©trogrades, radicales, intolĂ©rantes pour beaucoup d’entre eux : non aux homosexuels, non Ă l’avortement, oui Ă la femme au foyer, Ă l’argent et pourquoi pas la dictature : vive le progrès !
L’Humanisme et les Lumières me semblent bien loin... et je le regrette, de leurs prĂ©occupations. Qu’est-ce que nous, enseignants avons-nous fait ou pas fait ? Qu’est-ce que les parents ont transmis ou ne transmettent plus ? Et si, la sociĂ©tĂ© - nous, les citoyens et eux, ceux qui nous gouvernent - avait nĂ©gligĂ© l’humain ?
Bref, tout cela est très confus et je suis triste...
Je ne sais pas si je parlerai de tout ça, lundi...
Faut-il faire une expo sur la tolĂ©rance ? Ne faut-il pas plutĂ´t leur demander de se poser des questions sur la tolĂ©rance ? Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi faut-il ĂŞtre tolĂ©rant ? Est-ce que la tolĂ©rance supporte les exceptions ? Quand sommes-nous intolĂ©rants ? etc Et leur offrir le silence de la rĂ©flexion...
J’aimerais tellement que l’Éducation Nationale donne de l’espace au questionnement, Ă la parole - Ă©changĂ©e, gratuite et pacifique ! »
► « La seule rĂ©ponse Ă apporter Ă cette barbarie c’est de proclamer la fiertĂ© de notre langue, de notre culture, de notre nation.
Les Ă©lèves ne savent plus rien ou presque de la Renaissance ou de l’humanisme. Cet "objet d’Ă©tude" est rĂ©servĂ© aux classes de L... N’est-il pas temps de le ramener Ă la place qu’il n’aurait jamais dĂ» quitter, au centre de notre enseignement de lettres, comme de tout enseignement d’ailleurs ?
Parlons aussi des idĂ©es des Lumières, de la tolĂ©rance, de l’idĂ©e de nation. La nation cette idĂ©e galvaudĂ©e et diffamĂ©e, mais pourtant si belle et si vivante : la seule chose qui fasse que des musulmans, des juifs, des catholiques et des athĂ©es, des jeunes des quartiers nord et des filles du Prado, de la Courneuve ou de Passy, puissent se sentir encore un destin commun ! On dĂ©pense tellement d’argent dans notre Éducation Nationale en animations diverses, parfois oiseuses ou dĂ©magogiques... Pourrions-nous inculquer l’idĂ©e sublime de la nation, portĂ©e autrefois par les penseurs des Lumières, et reprise en chemin, par les va-nu-pieds de Valmy ? »
► « Avec une rĂ©solution qui entre dans le cadre de notre fonction : inciter nos Ă©lèves Ă Ă©changer mais en veillant au choix des mots justes, Ă©viter l’utilisation d’hyperboles dans leur parole qui « cristalliserait » une situation de mĂ©fiance sociale. »
► « Pour moi, la lecture de textes littĂ©raires reste la meilleure solution : on a un support, souvent issu d’une autre Ă©poque, donc on a aussi la distance (temporelle, culturelle, gĂ©ographique...). La semaine dernière j’Ă©tudiais le dĂ©but du chapitre 3 de Candide, en comparaison avec un extrait de l’article « Paix » de Damilaville. Et nous en sommes arrivĂ©s Ă citer les risques de massacres au Burundi. Le lien avec Paris devient possible. Et je reste ainsi dans l’Ă©tude de textes, pas dans la discussion directe sur l’actualitĂ© avec les dĂ©rives que cela comporte. »
► « A dĂ©faut d’être la meilleure solution, la littĂ©rature sert aussi Ă Ă©tayer des dĂ©bats autour de ces questions fondamentales ; les auteurs retenus pour l’étude de leurs textes le sont parce que ces textes ont quelque chose Ă dire, qui n’a rien d’un discours angĂ©lique. Mais le français est assez dĂ©criĂ© ces dernières annĂ©es... “A quoi ça sert” ?
Citations intéressantes ce soir dans l’émission de Ruquier (on n’aime ou on n’aime pas...) dont celle-ci de Camus :
“Chaque gĂ©nĂ©ration, sans doute, se croit vouĂ©e Ă refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-ĂŞtre plus grande. Elle consiste Ă empĂŞcher que le monde se dĂ©fasse.”
Une autre citation qui peut avoir l’air d’être un contre-sens, ainsi sortie de son contexte, mais peut-être pas tant que ça :
Merteuil Ă Valmont : “ la guerre.”
Réflexions plus personnelles :
Je passe sur la Bible qui n’est pas étudiée en tant que telle au lycée, mais les textes de l’Antiquité nous rappellent que la mort, comme la guerre avec ses atrocités, faisaient partie intégrante de la vie (rapportée à l’échelle d’une vie humaine). Pourquoi notre génération serait-elle épargnée ? Si vis pacem...
Ou faut-il penser comme le Bardamu de Céline, qui préfigure un certain refus de la guerre dans Voyage au bout de la nuit :
”Oh ! Vous ĂŞtes donc tout Ă fait lâche, Ferdinand ! Vous ĂŞtes rĂ©pugnant comme un rat… - Oui, tout Ă fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu’il y a dedans… Je ne la dĂ©plore pas moi… Je ne me rĂ©signe pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu’elle contient, je ne veux rien avoir Ă faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c’est eux qui ont tort, Lola, et c’est moi qui ai raison, parce que je suis le seul Ă savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir.”
Avec les kamikazes, la lâchetĂ© aujourd’hui prend une autre dimension... Personnellement, je prĂ©fère de loin celle de Bardamu. »
► « Je dĂ©marre Ă 9h, avec ma 1ère S en français ; nous avons travaillĂ© sur l’argumentation, Ă partir du thème de la guerre. S’ils ont besoin de parler, nous parlerons. S’ils ont dĂ©jĂ beaucoup Ă©vacuĂ© oralement pendant l’heure prĂ©cĂ©dente, je leur proposerai d’Ă©crire, ou de dessiner, parce que ça fait du bien et que ça leur permettra de rĂ©utiliser ce qu’ils ont lu... »
► « Concernant le deuil collectif et ses effets.
Dans une classe de BTS avec laquelle je travaille, la semaine dernière a Ă©tĂ© très douloureuse, suite au dĂ©cès accidentel d’un de leur camarade durant les vacances. Avant de retrouver le fil de l’activitĂ© vers l’examen, alors que nous Ă©tions tous bouleversĂ©s, il nous a fallu exprimer notre compassion et notre douleur dans ce cadre scolaire qui n’est pas du tout prĂ©vu pour. Une sĂ©ance très bĂ©nĂ©fique avec la C.O.Psychologue a aidĂ© les Ă©tudiants Ă exprimer, au sens Ă©tymologique du terme, ce qui fait mal, et mĂŞme très mal, si ça reste enfermĂ© et passĂ© sous silence. Notamment les rumeurs qui ont suivi l’accident ; elles m’ont paru proprement inouĂŻes dans leur faussetĂ©, leur cruautĂ© et leur intensitĂ© nuisible.
Il m’est arrivĂ© souvent de travailler sur le thème des rumeurs en BTS lorsque le sujet surgit. MĂŞme si l’exercice Ă©tait mĂ©thodique et techniquement fructueux, l’activitĂ© a toujours Ă©tĂ© assez artificielle : une tâche scolaire, imposĂ©e par ma seule bonne intention.
La semaine dernière, j’ai compris dans un cas très concret, la raison pour laquelle les rumeurs arrivent, pourquoi il faut agir dessus immĂ©diatement et comment.
Je vais donc laisser la parole aux Ă©lèves et aux Ă©tudiants, en veillant Ă rĂ©guler cette parole pour qu’elle signifie avec exigence et dignitĂ© la cohĂ©sion de notre collectivitĂ©.
Et si jamais j’entends parler de rumeurs, on lancera le travail lĂ -dessus, ça c’est sĂ»r.
Peut-ĂŞtre avec ce type de page :
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/11/14/attentats-de-paris-quelques-conseils-pour-ne-pas-se-faire-avoir-par-des-rumeurs_4810120_4355770.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Twitter#link_time=1447528345
Bref, il n’y a pas forcĂ©ment grand chose Ă dire, mais il y a de quoi faire. »
► « J’ai la charge cette annĂ©e de l’enseignement "LittĂ©rature et sociĂ©tĂ©". L’annĂ©e dernière, j’avais, hĂ©las "improvisĂ©" une sĂ©ance sur Charlie. Je vais faire de mĂŞme cette annĂ©e mais de façon très simple, sans entrer dans les dĂ©tails. Je vais revenir sur les lieux touchĂ©s, sur ces symboles du plaisir, de la dĂ©tente, de la culture aussi et leur demander de rĂ©flĂ©chir lĂ -dessus. Rien de plus. »
► « Je veux leur montrer, comme prĂ©vu, cet extrait de La Nuit amĂ©ricaine de Truffaut : https://www.youtube.com/watch?v=09yrru1ny-8
Magnifique élan collectif qui entraîne les intelligences, les énergies individuelles, vers la réalisation d’un film.
Les images, la musique, et la voix de Bernard Menez qui invite Ă l’apĂ©ro, pour sortir du cauchemar. Truffaut dit dans l’extrait : « L’équipe est bien soudĂ©e, les problèmes personnels ne comptent plus, le cinĂ©ma règne. » J’espère que cet esprit va rassembler demain, et après, l’Ă©quipe de l’établissement, que la minute de silence se fera ensemble, pour marquer la rĂ©probation gĂ©nĂ©rale Ă l’égard de ces actes abjects et mettre en commun les Ă©motions qu’ils soulèvent en chacun de nous. »
► « VoilĂ deux fois en une seule annĂ©e que nous sommes confrontĂ©s, en tant qu’enseignants, Ă la nĂ©cessitĂ© de rĂ©agir Ă de tels actes dans le cadre de notre mĂ©tier.
Pour ma part, comme en Janvier dernier, j’essaierai de redonner espoir aux Ă©lèves en leur rappelant d’autres pĂ©riodes sombres de notre Histoire, pĂ©riodes que nous avons traversĂ©es, assumĂ©es et dĂ©passĂ©es.
En particulier, je commenterai avec les élèves le texte de Camus écrit durant la Guerre Froide où la terreur semblait anéantir tous les espoirs, les idéaux, les engagements : http://lettres.ac-rouen.fr/archives_bac/annales/a96.html
Bien sĂ»r le contexte Ă©tait diffĂ©rent, le conflit aussi, mais le sentiment tragique Ă©tait identique ; pourtant, tout en exprimant son impuissance devant l’inĂ©luctable, paradoxalement Camus tente une nouvelle fois de restaurer des valeurs humanistes : l’amitiĂ©, le respect humain, la communication, le rĂ©confort apportĂ© par la Nature, parce qu’il ne peut fondamentalement pas se rĂ©signer Ă un futur sans avenir.
Nos Ă©lèves sont la jeunesse d’aujourd’hui, ce sont eux qui feront le monde de demain. C’est Ă nous de leur donner des raisons de le faire en portant des valeurs de tolĂ©rance et de paix.
J’aime aussi Ă leur relire le texte de Voltaire "Prière Ă Dieu", qui est bien plus une prière aux hommes et qui rĂ©sonne dans le contexte actuel comme un message de foi en l’humanitĂ© : http://www.etudes-litteraires.com/voltaire-tolerance.php. C’est l’occasion de leur rappeler les valeurs portĂ©es par les philosophes des Lumières au pĂ©ril de leur vie parfois, et sur le long terme.
Enfin, pour essayer de leur donner le courage de continuer malgrĂ© tout, je leur donne l’exemple de l’Ă©crivain Taslima Nasreen interviewĂ©e par Amnesty International en 2003 et qui se termine par : "je continuerai Ă faire ce que je dois faire" cf. http://www.amnesty.be/archives-2708/archives/arch_violences-contre-les-femmes/droits-des-femmes/Temoignages/article/taslima-nasreen-ou-la-force-de-la
J’aurai aussi une heure d’AP en 1ère demain, en demi-classe. S’ils sont d’accord, j’ai pensĂ© leur proposer d’Ă©crire une rĂ©action personnelle Ă ces violents Ă©vènements, anonymement, je redistribuerai au hasard les contributions et chacun lira celle qui lui sera Ă©chue : ceci devrait permettre de dĂ©battre sans personnaliser les propos, ni cristalliser les postures idĂ©ologiques. Peut-ĂŞtre pourront-ils ainsi prendre conscience de la diversitĂ© des opinions, des rĂ©actions mais aussi de ce qui les rapproche au delĂ de leurs diffĂ©rences.
VoilĂ quelques pistes, bien sĂ»r c’est difficile de dĂ©passer notre Ă©motion personnelle pour aider les Ă©lèves Ă prendre du recul et Ă se ressaisir, mais nous avons l’opportunitĂ©, nous les profs de français, de pouvoir le faire Ă travers l’art et la littĂ©rature : or, Ă travers l’attaque du Bataclan, c’est aussi cela qui a Ă©tĂ© atteint. Ne faisons pas le jeu des terroristes en nous laissant abattre et continuons Ă montrer que c’est la culture qui nous rend libres. »
► « Je pense aussi qu’il faut considĂ©rer qu’ils en auront parlĂ© ou entendu parler tout le week-end, et qu’il y a surtout Ă "continuer Ă vivre", donc Ă s’instruire et travailler (ça je le dirai, c’est certain). L’instruction, rempart Ă la barbarie. Ce n’est pas comme si les Ă©vĂ©nements avaient eu lieu une nuit de la semaine. Enfin, comme c’est le dĂ©but d’une liste d’autres faits qui vont arriver, il ne faudra pas, sans cesse, arrĂŞter nos activitĂ©s habituelles. »
► « Comme vous, je me demande comment je vais faire lundi (tout comme je me suis posĂ© la question du 12 septembre 2001, et du 8 janvier dernier...). Je pense que cela dĂ©pend des classes, de l’Ă©tablissement (gĂ©ographiquement, et socialement...) et de ... l’heure. Lundi Ă huit heures, c’est Ă©vident, nous n’aurons pas le choix ; en fin d’après-midi, si les Ă©lèves ont parlĂ© et dĂ©battu longuement, peut-ĂŞtre auront-ils besoin, Ă©galement, de revenir au quotidien rassurant que reprĂ©sente le travail scolaire... Pour ma part, je pense leur poser la question très sincèrement (le 8 janvier dernier, le matin, les Ă©lèves avaient eu besoin de parler, et l’après-midi deux des classes m’avaient demandĂ© de les faire travailler...).
Il y a quelques annĂ©es, dans des circonstances très diffĂ©rentes mais aussi Ă©prouvantes (Ă une autre Ă©chelle : une des Ă©lèves du collège dans lequel j’enseignais s’Ă©tait dĂ©fenestrĂ©e pendant le cours d’un collègue), j’avais interrogĂ© l’intervenante "cellule psychologique" du rectorat venue en urgence. J’en ai retenu qu’il me fallait rester moi-mĂŞme (une adulte qui vit dans la rĂ©alitĂ© mais qui n’a pas rĂ©ponse Ă tout), ne pas fuir la parole des Ă©lèves, mais ne pas me sentir coupable de les faire travailler (peut-ĂŞtre avec des ambitions plus modestes que d’habitude), parce que le quotidien scolaire, c’est une routine qui rassure...
VoilĂ . Je me sens dĂ©munie, mais je vais tenter lundi de me souvenir de ces conseils, et prĂ©voir plusieurs possibilitĂ©s pour chaque classe. »
► « Je lis avec beaucoup d’intĂ©rĂŞt tous les messages relatifs aux attentats.
J’enseigne en collège et en lycĂ©e et je ne pense pas aborder le problème avec mes collĂ©giens.
Je me dis qu’ils sont très jeunes et que je ne suis pas formĂ©e pour parler de telles atrocitĂ©s avec un "public" aussi sensible.
N’oublions pas qu’Ă vouloir peut-ĂŞtre remplir une mission qui nous dĂ©passe, on peut leur faire plus de mal que de bien... N’oublions pas non plus que nos Ă©lèves ont des parents... et que c’est leur responsabilitĂ© Ă eux Ă©galement. »
Notre arme Ă nous c’est la culture...
► ELUARD P., « La Victoire de Guernica »
Je travaillais au Lycée français de Madrid lorsque les attentats du 11 mars 2004 ont eu lieu. Je leur avais lu ce poème. Sans commentaire. Laisser le silence. Sans décortiquer après. Ont parlé ceux qui voulaient parler. Textes de mes élèves des Lycées Français de Montevideo, Madrid et Barcelone : http://www.diablosconvertidosenpoetaslagrimasenrosas.es.tl
► MARCOWICZ A., « Matin, la nuit…. »
► OZ Amos, Comment guĂ©rir un fanatique ? Ă©d. Gallimard, 2003, p. 38-39 et p. 44-46.
► VERLAINE, Poèmes divers, « Mort ! »
► Collectif, Le Peuple des Lumières, Ă©ditions Ker.
► « Je m’occupe de la Première L cette annĂ©e et je crois que les littĂ©raires ont une mission particulière : expliquer l’Humanisme, expliquer les Lumières. »
► « L’humanisme, ce mot qui prend sens au XVIe siècle, le garde heureusement au-delĂ .
Notre sensibilité nous guidera vers les références utiles à notre métier de passeur.
Un Ă©cho Ă Bardamu, le "Refus d’obĂ©issance" de Giono. En Ă©cho Ă Eluard la poĂ©sie d’Abdellatif Laâbi, de Salah Al Hamdani, de Omar Youssef Souleiman...
Un outil qui m’est bien utile en ce domaine :
http://www.itineraireshumanistes.org/?page_id=14 »
► Une exposition sur la tolĂ©rance :
« Je vais sans doute demander Ă mes Ă©lèves d’organiser une exposition au CDI. Peut-ĂŞtre aussi une crĂ©ation d’affiches sur le principe de tolĂ©rance. On pourrait peut-ĂŞtre aussi faire venir des confĂ©renciers dans le lycĂ©e. »
► Le CafĂ© pĂ©dagogique :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/11/14112015Article635831168996990353.aspx
► Eduscol :
http://eduscol.education.fr/cid95370/savoir-accueillir-la-parole-des-eleves-apres-les-attentats-terroristes-en-ile-de-france.html
► L’École de demain :
https://ecolededemain.wordpress.com/2015/11/14/comment-en-parler-avec-nos-eleves/
► Le Monde :
https://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/portfolio/2015/11/15/les-hommages-dessines-de-nos-lecteurs_4810388_4809495.html
► Les Cahiers pĂ©dagogiques :
http://cercles.cahiers-pedagogiques.com/fil/360830/parler-des-attentats-avec-les-eleves
Ce document constitue une synthèse d’Ă©changes ayant eu lieu sur
Profs-L (liste de discussion des
professeurs de lettres de lycée) ou en privé, suite à une demande initiale
postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la
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