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mercredi 26 octobre 2005
Par Elizabeth Dumont
Il s’agissait de trouver des romans simples et facilement accessibles du point de vue de la langue.
Synthèse mise en ligne par Catherine Briat.
Romans
► ADAMEK A-M., La Fête interdite(Bernard Gilson, micro roman).
Résumé :
Alors que l’hiver approche, tout le village de Marsellane attend l’arrivée des forains pour la traditionnelle fête de la Saint-Luc. Sadim, le montreur d’ours, a pris de l’avance et arrive dans le village, accompagné de la femme serpent, alors que les autres forains donnent encore des représentations dans un autre village. Mais sa mort prématurée va bouleverser les projets des villageois et des forains...
Critique :
Les relations traditionnellement difficiles entre sédentaires et gens du voyage sont évoquées sous la forme d’une fable poétique mettant en jeu la vie, la mort, l’amour mais aussi la fidélité et la trahison. Ce roman permettra d’aborder de nombreux thèmes.
► AUSTER P., M.Vertigo.
Pas très facile, il faut accepter d’entrer dans un monde imaginaire et cela ne plait pas toujours a des élèves « terre-à -terre ».
► BARJAVEL R., L’Enchanteur.
► BARJAVEL R., Ravage.
► BEGAG A., Quand on est mort, c’est pour toute la vie (Gallimard Frontières) - 136 pages
Résumé :
Après la mort de son frère et l’acquittement du chauffeur de taxi qui l’a abattu, Amar ne se sent plus à sa place en France, dans son métier de sociologue, dans son couple mixte, avec ses parents. Il décide de faire un pèlerinage sur la tombe de Mourad, en Algérie où il n’est plus allé depuis longtemps et où le Fis commence à développer ses activités...
Critique :
Le cocktail de Begag : sentiments, humour, recherche d’identité ne peut laisser indifférent. Il pose « le » problème : où un immigré est-il chez lui ? dans son pays d’origine ou dans celui où il a fait sa vie ? L’ auteur apporte sa réponse qui peut servir de point de départ à un débat ou à une réflexion personnelle, spécialement dans les classes à forte population immigrée.
► BEN JELLOUN T., Les Yeux baissés.
► BLANC J-N., Tir au but (Seuil, 1999 - Points) - 222 pages
Résumé :
Une équipe de football du haut du classement dépose un plainte étonnante pour corruption de son gardien. Malgré son étonnement (la plupart du temps, ce genre de problème se règle dans la famille du foot), Tavernier, ancien joueur et foot et amateur de vélo, prend divers contact et explore les coulisses du football professionnel. Puis, la plainte est retirée. Mais bientôt, le gardien acheté est retrouvé mort dans les caves d’une cité HLM où, à la demande de Tavernier, il allait rencontrer des jeunes plutôt désÅ“uvrés et adeptes de la guérilla urbaine.
Critique :
Premier d’une série d’inédits regroupés sous le titre générique de « Sports et micmacs » : tout un programme), le roman de Blanc séduit surtout par la personnalité de son anti- héros : Tavernier, flic de la vieille école, aime la langue française, relève les tournures impropres de ses interlocuteurs, lit des dictionnaires... L’exploration du monde du football avec l’argent qu’il véhicule apparaît plus convaincante que l’intrigue proprement dite qui apparaît plutôt comme un prétexte.
► BURGESS M., Junk (Frontières / Gallimard) - 344 pages
Résumé :
David, surnommé Nico, battu par son père, fugue ; il n’a que quatorze ans. Bientôt, c’est sa petite amie, Gemma qui part le retrouver. Elle ne l’aime pas vraiment mais veut jouer à l ‘adulte : vivre dans un squat, faire l’amour, échapper à la surveillance jugée insupportable
des parents... À partir de là , c’est l’engrenage de la déchéance avec l’ héroïne en point de mire.
Critique :
Roman dur par son sujet : la spirale de la drogue dans laquelle sont pris les jeunes héros, puis la tentative, combien difficile et aléatoire, de s’en sortir une fois pour toutes, avec ses rechutes, Junk sera proposé de préférence avec un accompagnement du professeur qui veillera, grâce à la discussion, à faire réfléchir les jeunes de manière à ce qu’ils ne considère pas le roman comme une publicité pour les drogues quelles qu’elles soient, ou une incitation à la fugue. Par ailleurs, la multiplicité des points de vue (la parole est donnée aux jeunes héros, à leurs parents, à leurs amis....) peut sembler difficile à des lecteurs faibles.
► CHATEAUREYNAUD O. G., Le Château de verre.
► CRICHTON M., Un Train d’or pour la Criméee
Facile.
► DAENINCKX D., Cannibale (Folio) - 108 pages
Résumé :
En Nouvelle-Calédonie, au moment des révoltes, un vieillard, Gocéné, est amené à raconter son expérience de la France : c’était en 1931, la France avait fait venir des jeunes gens de ses colonies pour les « montrer » aux visiteurs de l’Exposition coloniale. Partis plein de joie vers la métropole ces jeunes Kanaks vont se retrouver parqués au zoo de Vincennes sous l’affiche « Cannibales » et contraints à se montrer à moitié nus dans le froid, à pousser des cris de bête... Jusqu’à ce que, suite à la mort des crocodiles, les organisateurs concluent un accord avec le cirque allemand Höffner : des crocodiles contre des Kanaks...
Critique :
Comme souvent, Daeninckx pose un regard sans complaisance sur notre société. La dénonciation des pratiques coloniales ne concerne pas uniquement la France : tous les pays colonisateurs ont traités les colonisés comme le sont les Kanaks dans ce roman (des bêtes auxquelles les visiteurs
jettent des cacahouètes) ou comme l’ont été les tirailleurs sénégalais pendant la première guerre mondiale, ainsi que le raconte un des protagonistes. Par ailleurs, l’intrigue simple, la narration limpide et la minceur du roman en permettent la lecture même à des élèves moins bons
lecteurs.
► DAENINCKX D., Play back.
► DAENINCKX Didier, Meurtres pour mémoire (Gallimard, 1984 - Folio) - 216
pages
Résumé :
Alors que les Algériens manifestent à Paris, en 1961, Roger Thiraud, prof d’histoire assez falot, est abattu sous les yeux de sa femme enceinte. Vingt ans plus tard, son fils, étudiant en histoire, est abattu à Toulouse. Coïncidence malheureuse pour tous, sauf pour l’inspecteur Cadin, éternel marginal qui décide de s’intéresser de près à ces meurtres.
Critique :
Comme souvent Daeninckx parvient remarquablement à combiner une intrigue policière, somme toute traditionnelle, avec l’histoire sociale et politique. Ce roman prend un relief tout particulier, 15 ans après sa première parution, à la lumière du procès Papon et de ses rebondissements. La Bibliothèque Gallimard propose une version du roman, enrichie de propositions pédagogiques.
► DAI SIJIE S., Balzac et la petit tailleuse chinoise (Gallimard, 2000) - 191 pages
Résumé :
Deux jeunes chinois, le narrateur et son ami Luo, arrivent dans un village de montagne où ils devront « être » rééduqués ; nous sommes en effet pendant la Révolution culturelle et ce sont des citadins, fils de médecins, donc considérés comme bourgeois. Le village vit encore d’une
manière presque moyenâgeuse et tous s’étonnent immédiatement du violon du narrateur, de son réveil sur le cadran duquel une poule picore... Si le narrateur est musicien, Luo est un remarquable conteur et bientôt, les deux amis vont être envoyés à la ville la plus proche pour y voir les films coréens qu’on y projette et les raconter à l’assemblée villageoise. La vie et le travail sont pénibles pour de jeunes citadins, d’autant plus que leur espoir de quitter la montagne est mince. Mais bientôt, ils vont faire connaissance avec la « petite tailleuse » et entreprendre de la transformer en jeune fille de la ville, notamment en lui lisant des romans européens.
Critique :
Le premier roman, écrit en français, d’un cinéaste
d’origine chinoise vivant à Paris depuis 15 ans est une réussite. Il est empreint de légèreté, d’humour et d’optimisme malgré la situation dramatique et
désespérante dans laquelle les protagonistes sont plongés : être éloignés des siens sans grand espoir de retour, être contraint à des travaux pénibles et ne pas pouvoir trouver refuge dans la culture considérée comme contre-révolutionnaire. La culture est au centre du livre mais aussi l’amour de la vie sous toutes ses formes. Par ailleurs, on découvre la Chine de Mao sous un jour peu connu : celui de ceux qui, sans être des opposants
déclarés, tentent d’une manière ou d’une autre de rompre le carcan. Le roman devrait plaire aux élèves, notamment du fait de l’âge de ses héros mais aussi par son exotisme. Il conviendra toutefois de les informer sur l’histoire récente de la Chine.
► DERVIN S., La Porte des cieux
Facile, plutôt pour des élèves qui aiment les seudo « romans vécus ».
► GIESBERT F.O., L’Affreux
Facile.
► GUILLAUMIN E., Le Parfum.
► GUILLAUMIN E., La Vie d’un simple.
Ces romans sont plus difficiles mais donnent lieu à des travaux intéressants.
► JONQUET T., La Vie de ma mère.
► KRISTOF A., Hier (Seuil, 1995 - Points) - 148 pages
Résumé :
Tobias, qui s’est attribué le nom de Sandor,
s’est enfui de chez lui, il a émigré dans un pays où le quotidien est fait de routine et de banalité. Seule échappée : écrire dans de petits cahiers et rêver de la
femme idéale, Line. Mais voilà qu’un jour, Line monte dans le bus de Tobias-Sandor...
Critique :
De nationalité suisse, l’auteur est surtout connue
pour la trilogie du Grand cahier. Plus ramassé et donc moins riche, ce court roman se caractérise par la même confrontation d’un imaginaire riche et une écriture précise, voire sèche. On retrouve également le thème du renoncement et la difficulté qu’éprouve le personnage (et, avec lui, le lecteur) à faire la part du rêve, du fantasme et du réel.
► MAALOUF A., Le Premier siècle après Béatrice.
► MERLE R., Le Propre de l’homme
Voir La mort est mon métier.
► QUEFFELEC Y., Les Noces barbares.
► PONTI J.C., Les Pieds-bleus (éd. Points).
► POUY J.B., L’Homme à l’oreille croquée.
► SEPULVEDA,Le Vieux qui lisait des romans d’amour.
► KRESSMANN-TAYLOR K., Inconnu à cette adresse (Autrement, 1999) - 64 pages
Résumé :
Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un Juif
américain sont associés dans l’exploitation d’une galerie d’art à San Francisco. Nous sommes en 1932 et Schulse quitte les USA, avec sa nombreuse famille, pour un château près de Munich. Commence alors une correspondance
entre les deux amis. Bientôt, l’arrivée au pouvoir d’Hitler va changer complètement la donne, d’autant plus que la sÅ“ur de Max, qui a eu une liaison avec Martin, se trouve en Allemagne où elle mène une carrière d’actrice.
Critique :
Cette longue nouvelle épistolaire, écrite en 1938
par une mère de famille américaine, et publiée dans un magazine américain à cette époque, n’a été éditée que récemment en français. Elle révèle une profonde
connaissance de la situation en Allemagne dans les années trente. Elle est brillante par sa construction et devrait intéresser tout lecteur que ce soit par sa thématique, par la construction de l’intrigue ou par sa forme, assez
rare au XXe siècle.
► TOURNIER M., La Goutte d’or.
► VAN CAUWELAERT D., Un Aller simple (Livre de poche) - 120 pages
Résumé :
Des gitans ont trouvé Aziz, bébé, dans une Ami 6, d’où son nom. Plus tard, on lui acheté un faux passeport, marocain (le moins cher) ; et Aziz s’est mis à gagner sa vie en volant des autoradios. Le jour de son mariage, la police l’arrête : dans le cadre d’une opération très médiatisée de retour au pays de jeunes délinquants, il a été choisi comme image de la réinsertion. Le voilà confié à un travailleur social qui est chargé de le « reconduire » au Maroc.
Critique :
Les aventures d’Aziz et de son travailleur social (dépressif) ne manqueront pas de plaire : c’est à une véritable odyssée que nous invite Van Cauwelaert (qui a obtenu le prix Goncourt pour ce roman) ; c’est aussi un hymne au pouvoir du rêve et de la littérature.
► VISAGE B., L’Education féline (Points) - 141 pages
Résumé :
Nelson Ollala est né alors que sa mère était prise dans un
piège : dans sa panique, elle a dévoré ses frères et Nelson, d’un naturel aventureux, a préféré partir en promenade que risquer sa vie à sa tour. Mais voilà , au retour , plus personne ! alors le chaton a voulu trouver les
humains dont sa mère lui parlait. Il constate malheureusement qu’ on ne peut
pas toujours se fier à eux !
Critique :
Roman d’éducation, L’Éducation féline, gai, enlevé,
picaresque, fait découvrir le monde, la vie avec toutes ses joies et ses cruautés . La langue est belle, spécialement dans les descriptions de la nature corse.
► WERBER B., le cycle des Fourmis.
► WUL S., Niourk (Présence dufutur, Denoël).
Pour des élèves qui ne lisent jamais et qui doivent apprendre à décoder des fictions, tous ces ouvrages offrent un support attrayant.
Un site
► Le « site livres » de Françoise Chatelain : élèves et professeurs y ont mis en ligne des "fiches de lectures" (il y en a environ 300).
Ce document constitue une synthèse d’échanges ayant eu lieu sur
Profs-L (liste de discussion des
professeurs de lettres de lycée) ou en privé, suite à une demande initiale
postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la
personne dont le nom figure dans ce document. Fourni à titre d’information
seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protégé par la
législation en vigueur en matière de droits d’auteur. Toute rediffusion Ã
des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.
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