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Article : [416] - Intérêt des tablettes au collège


samedi 18 juillet 2015

Par Corinne Durand Degranges

Il s’agissait de savoir si les tablettes ont une utilité dans l’enseignement du français au collège et, éventuellement, quel pourrait être leur intérêt (pratiques pédagogiques, logiciels spécifiques, comparaison avec l’usage d’un ordinateur « classique » etc.).
Synthèse mise en ligne par Murielle Taïeb.

Contributions des colistiers

Avis négatifs

  N°1  :
« Il est évident que les élèves sont extrêmement agiles et motivés sur les tablettes. Au risque de passer pour une vieille réac, c’est justement pour cela que je suis opposée à leur utilisation dans le cadre de l’enseignement du français. Rédiger les mots, les phrases, se confronter à la page blanche, sans avoir le réflexe Google, je trouve cela sain. Je ne suis pas certaine que l’illusion de la facilité soit forcément une bonne chose à leur inculquer. » (Céline)

  N°2 :
« Je crains que le déferlement prévu de tablettes sans réel plan de formation pour les professeurs soit une dépense inutile. Nous en avons 16 dans mon collège, j’en ai emprunté une pendant des vacances scolaires afin d’essayer de télécharger des logiciels pédagogiques... eh bien ça ne s’improvise pas. Beaucoup de logiciels sont payants, et j’aurais besoin d’une formation pour les connaitre et les maitriser. Pour le traitement de textes, c’est l’ordinateur (avec un vrai clavier) qui est le plus « sérieux ». Pour la tablette, ce qui m’intéresserait serait éventuellement un logiciel de reconnaissance vocale. Mais il faudrait une longue prise en main et, je le répète, des formations. Les tablettes de notre collège restent la plupart du temps dans leur armoire... » (Liza)

  N°3  :
« Au risque de passer pour une prof peu progressiste, je suis déçue par cet outil... Mais j’avoue aussi ne pas passer beaucoup de temps chez moi pour mettre en Å“uvre des activités autour/avec cette tablette...car oui, c’est un truc de plus très chronophage !!! J’enseigne dans le Jura où tous les élèves ont reçu une tablette (IPad, pour être précise) du conseil général l’année dernière. J’étais en congé maternité et ai pris le train en marche cette année, persuadée que j’aurais énormément de retard sur l’usage des tablettes en cours...Que nenni ! Nous constatons tous que c’est un très beau joujou mais qu’il a fallu créer une charte des autorisations et interdits car tous les élèves ne pensent qu’à télécharger des applications de jeux et certains ne sont pas « politiquement corrects »... Il faut également batailler pour qu’ils ne s’envoient pas des photos ou des messages sans rapport avec le cours lors d’une activité... De nombreuses tablettes ont été cassées car elles sont dans leur sac. Depuis, on bataille à nouveau pour leur expliquer :
1. de ne pas amener sa tablette tous les jours,
2. de la mettre dans son casier,
De plus, on a installé le Wifi partout, sans nous consulter (personnellement, je l’ai banni de ma maison...). Enfin, quand tous les élèves se connectent en même temps, tout le monde rame à un moment donné ou un autre...
Donc tout ce que je viens d’évoquer gêne énormément les activités pédagogiques. Et quelles sont-elles, d’ailleurs ?
  Pour faire plaisir aux élèves, j’ai utilisé l’appli IMOVIE afin de faire une bande-annonce de lecture. C’est rigolo mais le résultat est pauvre côté contenu : peu de textes, des phrases inachevées, trop d’images à trouver pour un ouvrage...J’admets cependant que j’ai apprécié ce travail de story-board.
  Sinon, grâce aux élèves (car ils maitrisent cette tablette à la perfection et m’aident à me former...), je l’utilise aussi pour qu’ils prennent le tableau en photo : pour des questions sur un texte, par exemple, ça peut éviter bon nombre de photocopies...
  Comme nous n’avons pas de salle, il n’y a pas de dictionnaires donc pratique aussi pour faire des recherches lexicales...quand on peut se connecter !
  Lors de rédactions, plusieurs élèves m’ont demandé à utiliser PAGES comme brouillon. J’ai accepté mais cela ne fonctionne bien qu’avec ceux qui maitrisent la langue française ; les autres, ceux en grande difficulté, ont du mal avec le traitement de texte, se corrigent moins bien que sur leur cahier... Ceci dit, il faut peut-être le faire systématiquement pour qu’ils progressent ?
  Les élèves peuvent télécharger des textes classiques gratuitement (Les Fables, L’Odyssée mais version littéraire, Les Contes de Perrault). C’est très appréciable, surtout quand la recherche vient d’eux et que c’est gratuit.
Concernant les manuels numériques, c’est trop lourd en mémoire, nous a-t-on dit, donc les élèves n’en ont pas sur leur tablette. Dommage, cela aurait allégé les cartables des 6° !
Est-ce que ça remplace un ordinateur classique ? Plus ou moins car on ne peut pas envoyer ses documents réalisés sur son ordi vers la tablette...
Cela reste un outil facile à utiliser, pas besoin d’une salle informatique mais pour ce qui concerne le français, je reste dubitative...Mais je vais persévérer !!! Il y a une belle qualité d’images (photo et vidéo), exploitables en français, je pense. » (Iris)

  N°4  :
« Je vais comme tout le monde en salle informatique de temps en temps : pour faire des recherches, travailler la langue (avec des sites comme gratum studium, notamment en AP), leur faire taper leur nouvelle, etc. Je ne suis pas non plus convaincue que la tablette serait très utile. D’ailleurs mes élèves de 4e les plus en difficultés, que je prends en AP, ont demandé à revenir travailler dans ma salle après plusieurs séances consécutives en salle informatique (ce qu’ils aiment pourtant). » (Nathalie)

  N°5  :
« Dans mon collège nous avons une armoire mobile disposant de tablettes pour une classe complète. Il est prévu d’équiper toutes les classes de 5e l’an prochain. J’ai suivi une formation de deux après-midis. Nous avons appris à la manipuler, puis à faire des QR code associés à des exercices ou des cours que nous ferions. Une fois le code existant, nous pouvons le projeter au tableau et chaque élève se lève, l’enregistre sur sa tablette et peut faire les exercices. Je n’ai vu aucun avantage à cet outil pour le contenu du cours. Je suis inquiète par ce genre de pratique pour plusieurs raisons :
1. Certains élèves sont déjà en permanence devant des écrans chez eux, on dirait que c’est le seul intermédiaire valable ces temps-ci.
2. D’autres élèves au contraire n’ont pas d’ordinateur ni de téléphone portable chez eux, ou n’y ont pas accès, ce qui les rend maladroits par rapport aux autres.
3. Les formateurs nous expliquaient qu’on pouvait leur envoyer le fameux code sur leur téléphone portable pour qu’ils travaillent chez eux ! Je veux bien être moderne mais je pense que le portable est déjà bien assez une source d’addiction comme ça (sans compter encore une fois, que des élèves n’en ont pas).
4. Les élèves perdent de plus en plus le rapport à la feuille et au stylo, or je pense qu’écrire à la main contribue à la formation d’un élève.
5. Je n’ai pas compris pourquoi je devais passer par ces intermédiaires pour délivrer mes cours ou mes exercices.
Bien sûr, je ne néglige pas le côté ludique pour certains élèves et le fait que changer de support peut réveiller un intérêt faiblissant pour le cours.
Je me suis servie des tablettes cette année pour deux activités :
1. une recherche sur Robinson, assez longue un jour où le CDI était occupé. Tous les élèves ont cherché en classe sur leur tablette personnelle mais alors il m’a fallu régler les problèmes de ceux qui cherchaient autre chose, ceux dont les tablettes n’étaient pas chargées, ceux pour qui la connexion ne fonctionnait pas et ceux qui prenaient des photos !
2. J’ai filmé mes élèves en train de réciter des poèmes qu’ils avaient eux-mêmes écrits, mais je n’ai eu besoin que d’une tablette. Maintenant je dois apprendre à monter ces petites séquences (ce sont mes enfants qui m’expliquent je n’ai pas de formation dans ce sens).
Je suis aussi d’accord avec le fait que c’est un cout important et à mes yeux « inutile ». Enfin je suis personnellement bien plus à l’aise avec mes propres paroles, des photocopies, des stylos. Et j’aime bien voir mes élèves fouiller dans des dictionnaires papier ou des livres d’art pour trouver leurs informations. Cela ne m’a pas convaincue et je résiste, peut-être bêtement, à ce genre de matériel présenté comme une avancée pédagogique. » (Anne)

  N°6 :
« Au sujet des tablettes, je vais assumer mon côté rabat-joie. Il ne faut pas oublier que, derrière chaque tablette, il y a une planète dont on épuise les ressources, sans cesse et tout en le sachant.
Ne pas polluer du tout ? Impossible bien sûr, mais si nous pouvions le faire à bon escient. La notion d’empreinte écologique est bien connue maintenant je pense et si chaque élève doit être équipé d’une tablette, dont on connait la durée de vie et l’obsolescence programmée, je ne pense pas que ce soit la meilleure des solutions écologiques.
J’ai dans ma classe un élève qui, pour des raisons de dyspraxie, a droit à une tablette justement, même pour le brevet. Au dernier DNB blanc, il a triché en français et en histoire-géo alors qu’il était censé n’avoir aucune possibilité de le faire. Trop fortes ces nouvelles générations ! » (Marc)

  N°7 :
« En ce qui concerne les tablettes, oui, cela semble un compromis tout à fait acceptable de les avoir en accès au collège comme une ressource à réserver. La relation humaine ; je ne crois qu’à ça, vraiment. C’est le cÅ“ur de notre métier. Et du temps, du temps, du temps pour faire les choses, pour les élèves, pour approfondir, écrire, échanger, corriger, recommencer et ainsi de suite. Comme nous le faisons avec nos enfants, à l’oral, depuis qu’ils ont l’âge de parler. » (Idem)

Avis positifs

  N°1 :
« Les tablettes ne sont pas faites pour rédiger des textes. On peut je pense plutôt y faire travailler la grammaire ou utiliser des logiciels dans le cadre de projets. Pour la recherche documentaire, c’est parfait car cela désengorge la salle multimédia chez nous. La tablette peut être utilisée ponctuellement et non sur une heure complète. Personnellement, je compte m’y mettre très activement dès l’an prochain. L’avenir de notre discipline passe aussi par là. Et je suis aussi très réac et exigeante sur l’écriture et l’orthographe ! Je cherche d’ailleurs des applications pour tablette : si vous avez des idées, je suis preneuse ! » (S.)

  N°2 :
« Je n’ai pas de tablette dans mon collège, je vais donc expliquer ce que j’en pense au conditionnel... Voilà les intérêts que j’y trouverais :
  Un accès au numérique de façon ponctuelle et autonome de la part de l’élève. Je m’explique : comme beaucoup d’entre nous, j’organise fréquemment des séances de cours en salle informatique mais cela suppose que l’activité que je prévois soit liée au numérique (en tout cas c’est ce que je m’impose, sinon je reste dans une salle "classique"). Mes 55 minutes de cours sont donc imaginées par rapport à ce qui va être fait sur l’ordinateur et je suis à l’initiative de l’utilisation de l’outil informatique. Avoir des tablettes en classe permettrait selon moi aux élèves de s’en servir de façon ponctuelle et différenciée : vérifier une information, consulter un dictionnaire ou une ressource web, s’aider d’une application spécifique... pendant un temps du cours. Contrairement à un ordinateur « classique », elle s’allume et s’éteint rapidement et on peut la placer sur la table.
  L’enregistrement du son et de l’image. Bien sûr, on peut déjà produire du son et de l’image en salle informatique, mais avec des matériels différents. Les tablettes permettent, avec un seul outil, de produire du son, de l’image et du texte (un clavier additionnel pouvant s’avérer pratique pour taper un texte un peu long). Cela me serait très utile lorsque je fais s’enregistrer mes élèves lors d’activités pédagogiques telles que la lecture à haute voix et les interviews imaginaires par exemple. J’imagine aussi comment on pourrait s’en servir pour s’entrainer à l’oral d’HDA si les élèves se filmaient, ou répéter des scènes de théâtre.
  Un accès facilité à des supports audio et/ou vidéo et à des ressources en ligne, dont les manuels s’ils ne sont pas installés sur les tablettes. (Cela suppose l’utilisation du wifi)
  La valorisation du travail collaboratif entre élèves en créant des documents partagés en ligne et une complémentarité avec un ENT (Environnement Numérique de Travail) qui permettrait par exemple de récupérer les travaux des élèves (avec le wifi encore).
  La formation au numérique responsable et à l’éducation aux médias de façon continue et concrète, là encore parce que la tablette permettrait un accès plus simple aux médias : trier les informations, identifier les sources, respecter les droits et devoirs lorsque l’on publie en ligne.
  La possibilité d’utiliser les tablettes en dehors de l’établissement pendant une sortie pédagogique ou un projet culturel.
Je n’ai pas testé ces idées, et suis consciente qu’elles se heurteraient à des problèmes techniques qu’il faudrait surmonter. Mais c’est le cas, déjà, en salle informatique, avec les ordinateurs, les mises à jour de logiciels, les lecteurs mp3, les appareils photo. J’ai voulu, pour répondre, m’en tenir à l’aspect pédagogique. » (Sarah)

  N°3 :
« J’ai pour ma part fait une demande d’équipement en tablettes pour ma classe. Outre les raisons énumérées par Sarah, auxquelles je souscris totalement - à savoir en priorité à mes yeux : autonomie dans la recherche avec l’accès à des dictionnaires en ligne ou encyclopédies, accès à l’ENT avec partage de documents et donc limitation des photocopies et favorisation de la différenciation, possibilité de taper le travail (mes yeux commencent à ne plus supporter les pattes de mouche...) ; j’ajouterai que le côté « ludique » de la tablette n’est pas à négliger ni à rejeter. Bien que je sois plutôt vieille école à cet égard, j’ai constaté l’intérêt que portent les élèves au texte dès qu’il est projeté... Ma collègue documentaliste a mis à disposition des liseuses au CDI ; elle rencontre un franc succès. J’ai conscience que tout ceci est très superficiel, mais je suis prête à tester si cela peut motiver mes élèves ! » (Jennifer)

  N°4 :
« Pour ma part j’ai suivi une courte formation d’une matinée qui m’a convaincue.
La tablette présente l’avantage - peut-être minime à vos yeux mais qui dans la pratique m’a semblé énorme - d’être posée sur la table, prête si besoin mais pas centre de l’attention des élèves. Contrairement à l’ordinateur, elle ne fait pas « Ã©cran ». Aller en salle informatique monopolise l’heure quand parfois une recherche prend 5 minutes. Les logiciels qui nous ont été présentés (sur l’iPad) étaient intuitifs, simples d’utilisation. On peut visualiser sur le tableau les diaporamas des élèves. Bref... je suis séduite ! mais je n’ai pas encore pratiqué en cours ! » (Frédérique)

  N°5  :
« Depuis 2 ou 3 ans j’utilise les tablettes de manière ponctuelle pour l’étude de la langue, le vocabulaire et en AP. Les élèves se connectent sur Learningapps pour faire des exercices que j’ai préparés et en AP les élèves créent leurs propres exercices sur le même site (certains ont créé des énigmes policières, ils ont ainsi travaillé la rédaction, la logique, l’implicite ...) ça fonctionne très bien (plus attractif que des exercices sous format papier) mais le temps de préparation et de correction des exercices est important. » (Anne)

  N°6 :
« Je bénéficie d’un tableau interactif en classe, d’un IPad personnel, prêté par le collège, ainsi que d’une salle tablettes disposant de 30 tablettes (plus qu’une par élève). On peut affirmer que c’est un équipement rarissime et pléthorique. Lorsque j’ai eu mon TBI, 3 heures de formation m’ont été proposées ! J’ai dû apprendre à m’en servir toute seule et à ne pas m’y noyer. J’ai rapidement choisi de ne pas le transformer en gadget mais en support : j’y projette mes cours, j’y projette des extraits de films, des images, les élèves y créent des cartes mentales qui sont directement envoyées sur Pronote (immédiat et économe en photocopie).
Lorsque j’ai eu mon IPad, j’étais à nouveau comme une poule face à une fourchette. Je n’ai eu aucune formation. Curieuse et très intéressée par le numérique, j’ai tâtonné, consulté des tas de blogs de profs de français, recherché des applis intéressantes, bref, j’ai creusé la question, seule (je crains que tous ceux qui rêvent de formation ne soient déçus, je me suis résignée à notre abandon).
J’ai choisi de vraiment savoir me servir de quelques applis dont je voyais l’utilité en français. J’ai mis un point d’honneur à ne jamais aller en salle tablettes pour aller en salle tablettes. Si vous tentez l’expérience, il faut vous dire que vous devez être complètement à l’aise avec ce support et prêts à répondre à toutes les questions : « pourquoi ça s’éteint ? je ne trouve plus mon image ? je n’arrive pas à ceci », et j’en passe. Vous devez aussi être complètement à l’aise avec les applications que vous proposez aux élèves d’utiliser, ce n’est pas possible/souhaitable autrement. À partir de cette maitrise, vous devrez réfléchir aux séances que vous voulez créer. On ne travaille pas tous les jours sur tablette mais 2 fois dans une séquence par exemple. On peut choisir aussi de faire une courte séquence en utilisant à chaque heure les tablettes.
Que peut-on faire avec une tablette en français ?
  Du traitement de texte et de la mise en page pour des projets précis (création d’un dépliant, d’un exposé) avec l’appli gratuite Pages (aucune publicité).
  De grandes affiches, des montages photos, etc. avec Picollages (aucune publicité).
  Des bandes annonces (compte-rendu de lecture), des interviews, des tutoriels explicatifs, etc. avec l’appli gratuite et sans pub IMovie.
  Des exposés imagés, des résumés, des synthèses, des mises en voix de textes et poèmes, etc. avec l’appli gratuite et Voice(aucune publicité).
  Des exposés, des présentations, des capsules de cours dans le cadre de la pédagogie inversée, avec l’appli gratuite Tellagami (aucune publicité).
Je m’arrête là mais le champ des possibles me dépasse.
Par ailleurs, dans ma classe, j’expose sur une estrade une vingtaine de romans, bd, albums par mois (disponibles et souvent empruntés par mes élèves qui guettent les nouveautés), j’ai une armoire d’Ali Baba remplie de bouquins que je sors allègrement pour étayer une démonstration ; le contrôle fini, on peut piller l’armoire et lire ou observer un livre ; M. et Mme Larousse trônent sur chaque table d’élèves (plus vieux que les tablettes mais très utiles) ; les murs sont agrémentés d’exposés écrits au stylo par les élèves ; les auteurs classiques et contemporains sont sans cesse évoqués, lus et admirés.
Donc on peut faire du français très bien avec ou sans tablettes. Si on utilise la tablette, on est un pro autodidacte ou semi pro. On ne devrait pas avoir à se positionner en tant que vieille école ou nouvelle école car la tablette n’est qu’un outil de plus (pas un gadget, ça c’est si on fait n’importe quoi avec). » (Chantal)

Avis mitigés

  N°1  :
« J’avais lu ce reportage dans un collège entièrement équipé de tablettes. Le point de vue est plutôt mitigé. » (Sandrine) : En Corrèze, iPad pour tous à l’école : « Vous allez voir, ce sont des mages » - Rue89

  N°2 :
« Toutes vos réflexions sur l’utilisation de tablettes me rassurent, car je me sens un peu démunie devant ces nouvelles technologies. Je les utilise personnellement, mais j’ai du mal à penser une utilisation didactique de ces nouveaux outils et peine à trouver des démarches pédagogiques, des articulations dans mes séquences. J’enseigne dans l’académie de Lille, et nous avons la chance d’avoir une journée Lettres et numérique. Une enseignante expose ses réflexions, et je vous envoie le lien qui concerne les tablettes. C’est un exemple concret de séquence, ce que je trouve plutôt intéressant. » (Angélique) :

  N°3 :
« Voici la chronique du jour du Petit Journal des Profs, qui, bien qu’elle concerne le primaire, fait écho de façon intéressante, me semble-t-il, aux réflexions suscitées sur la liste par la requête :
Personnellement, comme certains colistiers, je me dis que la tablette pourrait effectivement faire gagner du temps en usage ponctuel sur une recherche courte, comme les dictionnaires au fond de la classe : ce type d’usage me séduirait plutôt, je pense.
Mais outre la remarque très pertinente de Marc sur l’économie des ressources de la planète, n’est-ce pas « inviter le loup dans la bergerie » que de « valider » pédagogiquement auprès des élèves un outil qu’ils voient plutôt je pense comme faisant partie de la « contreculture scolaire »...? (je me rends tout à fait compte du côté excessif de ce raisonnement mais j’imagine que la quantité de guillemets que j’utilise vous le signifie déjà !)
J’oscille donc, comme beaucoup d’entre vous, entre la méfiance vis-à-vis du « numérique à tous crins » et la volonté d’user de tout ce qui peut faciliter les apprentissages pour nos élèves, entre la crainte de voir disparaitre des attitudes et des outils fondamentaux (lecture, écriture, livres papier, temps donné à la réflexion, sens de l’effort, etc.) et l’envie de donner une image moderne et attractive de nos enseignements (je suis par ailleurs prof de LCA...). Et puis au milieu de cette tempête de pensées et sentiments contradictoires, il y a l’envie d’avoir un avis « scientifique » sur la question afin d’être guidée en toute connaissance de cause dans mon choix, alors que cet avis ne peut exister pour le moment en raison du manque de recul temporel sur la question... Et de toute façon, n’est-il pas facile d’orienter idéologiquement les résultats d’une étude ? » (Emmanuelle)

  N°4 :
« Utiliser de nouveaux outils, ça nous demande du temps, alors quand ça ne « marche » pas, c’est très décourageant ! Peut-être faudrait-il d’abord aller au bout de l’équipement en ordinateurs dans les collèges, prévoir du personnel qualifié, volontaire et correctement rémunéré pour la maintenance ? Après, on pourra réfléchir aux avantages des tablettes...
Ceci dit, étant privilégiée (ma salle est équipée d’un VPI que j’utilise de plus en plus souvent, j’avoue que je partage les arguments de Sarah, et que je suis prête à tester. » (Evelyne)

  N°5  :
« Tout à fait d’accord avec la remarque sur l’empreinte écologique, il serait instructif de faire regarder aux élèves le documentaire sur la pollution de la planète avec ces nouveaux moyens technologiques, pour relativiser… D’autre part , un usage ponctuel des tablettes en classe, est surement nécessaire parmi tous les supports existants à l’heure actuelle… Mais, au lieu de vouloir équiper toutes les classes, (bonjour le gaspillage économique et financier, depuis plus de 30 ans ! étant donné la durée de vie ultracourte et l’obsolescence programmée de tout ce matériel informatique), mieux vaudrait avoir un stock de tablettes pour faire circuler de classe en classe, selon les besoins ; il suffit de proposer un planning où chaque professeur réserve 1 h de cours, pendant laquelle il/elle envisage de l’utiliser avec ses élèves. Voici peut-être une solution plus économique. »(F.)

  N°6 :
« Je serai assez curieuse de savoir dans quel établissement tous les élèves sont équipés de tablettes. Il me semble que l’utilisation préconisée par F. est justement celle qui se met en place... Dans mon collège (près de 800 élèves), nous avons depuis un mois 15 tablettes par bâtiment (soit 45 disponibles) qui seront à réserver heure par heure comme pour une salle multimédia (15 postes chez nous également). Cela ne fait pas 800 tablettes... Le principe d’économie me semble bien à l’Å“uvre... » (S.)

  N°7 :
« Cette course-poursuite après les nouveautés informatiques empêche de « rentabiliser » le matériel à peine installé ! Il faut tout de même :
  en principe (!) , une formation initiale pour les professeurs… avant la prise en main du matériel en situation réelle avec une classe ;
  un minimum de temps pour que les professeurs et les élèves se familiarisent avec la nouvelle façon de travailler, les ordinateurs, T.N.I., etc., en complément des livres, cahiers, classeurs ;
  du personnel compétent, très souvent bénévole, mais pas toujours très performant (ce n’est pas une critique négative, juste un constat) qui puisse assurer le bon fonctionnement du dit matériel (mieux vaut avoir en réserve des exercices ou autre cours, pour éviter 1 h de cours de perdu !) » (F.)

Références proposées

Ouvrages imprimés

  CARR N., Internet rend-il bête (Ed. Robert Laffont, 2011).
L’ouvrage a été écrit par un universitaire américain après qu’il se fut rendu compte que sa capacité de concentration baissait avec le temps. Il s’est demandé pourquoi et le livre est la réponse... Impressionnant ! Et documenté, argumenté...
  DESMURGET M., TV Lobotomie, la vérité scientifique sur les effets de la télévision (Ed. Max Milo)

Liens à consulter

  Canopé : 30 activités pour enseigner avec les tablettes
  Le Monde  : « Les tablettes au collège, la fausse bonne idée de François Hollande »
  Témoignage d’un enseignant du sud de la France sur l’arrivée des tablettes dans sa classe.


Ce document constitue une synthèse d’échanges ayant eu lieu sur Français-collège (liste de discussion des professeurs de français au collège) ou en privé, suite à une demande initiale postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la personne dont le nom figure dans ce document. Fourni à titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protégé par la législation en vigueur en matière de droits d’auteur. Toute rediffusion à des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.

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