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mardi 13 juillet 2004
Par Françoise Chatelain
Représentation artistiques du diable, d’époques diverses. Synthèse mise en ligne par Jeg
Modifiée le 24-04-10
Je suis à la recherche de représentations artistiques du diable, d’époques diverses.
Mon objectif est d’aborder le thème de diable (quel que soit le nom qu’on lui donne) avant d’aller assister à une répétition de la Damnation de Faust avec les élèves. J’aimerais montrer l’évolution de l’image de Satan avant l’époque romantique et pendant celle-ci. En matière de textes, j’ai des idées (Hugo, Seignolle, auteurs fantastiques) mais ce sont les images qui manquent.
Remarque : Attention au piège qui consiste à confondre le diable et ses suppôts. Dans les différentes versions du Faust (Marlowe, Goethe, etc.) ou bien c’est le diable en personne qui apparaît sur scène ou bien l’un de ses suivants (e.g. Méphistophélès n’est pas Satan). Pour ce qui est des images, il faut aller voir Google et cliquer sur la recherche d’images.
Bonnes recherches ! Et bons cours. Les élèves aiment ces histoires-là .
► J’ai bien une idée mais avec les échanges précédents sur la liste... enfin vous comprendrez : une photo de Robert Mapplethorpe déguisé (très succinctement) en diable... c’est un peu sulfureux !
► Il y a des représentations « diaboliques » dans certaines gravures représentant les miracles et les mystères du moyen-âge. Ils sont cornus et fourchus à souhait. Regarder dans certains manuels...
Arcitecture religieuse
Théâtre religieux
► Je pense, à la lecture de votre message, au Lucifer que Botticelli a dessiné pour illustrer L’Enfer de Dante.
► Avez vous pensé à William Blake, qui outre un poète intéressant, fut aussi un illustrateur de talent ?
► Je peux te proposer un travail ancien (1994) sur le thème du diable mené avec un plasticien de l’éphémère qui a construit et brûlé (un feu du diable !), dans la cour du lycée où j’enseignais à l’époque, son oeuvre. Si ça peut te donner des idées...
► Il y a des quelques illustrations dans « Taolennou ar baradoz » (les chemins du paradis). Il s’agit d’illustrations qui étaient dans les églises de Bretagne et qui étaient destinées à impressionner et maintenir dans la foi les fidèles (souvent analphabètes d’où la nécessité du recours à l’image) : le diable convoqué au service de la foi (je les ai utilisées avec des premières, dans le cadre d’une séquence sur le baroque, en perspective avec des nouvelles édifiantes de Rosset et Camus (XVII) qui mettent en scène des démons avec cette même visée.)
► « L’Enfer », de Pol de Limbourg, ill. les Heures du duc de Berry se trouve dans le M.A. de Lagarde et Michard, p.178.
Le Goff, Civilisation de l’Occident médiéval, (la vieille édition, illustrée) présente plusieurs illustrations (n° 74 et sq.).
Mais le plus beau se trouve à Liège, cathédrale Saint-Paul, nef de droite, à mi-course, charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi.
► Je vous conseille d’aller sur le site sunsite. Vous y trouverez de nombreuses reproductions :
Durer, la gravure, le chevalier, la mort et le diable
Bosch, la tentation de Saint Antoine
Bosch, le jugement dernier
Giotto, la vie de Saint Antoine
Goya, le Sabah des Sorcières
William Blake
Salvatore Rosa, un maître pour l’époque Romantique, La tentation de Saint Antoine
Sur le site du musée Guetty à Malibu qui est vraiment très intéressant, vous trouverez une page consacrée à la religion avec des miniatures du Moyen Age sur le Malin.
► Une multitude de chapiteaux romans, à Autun ou à Vézelay par exemple
► Une fresque (ou mosaïque, je ne sais plus) à Torcello et une mosaïque du baptistère de Florence
► Au moins une scène de l’Apocalypse d’Angers
► La célèbre gravure de Dürer : Le Chevalier, la Mort et le Diable
► Un très beau démon aussi dans le retable d’Issenheim de Grünewald
► Tous les Saint-Georges tuant le Dragon, les Jugement Dernier, les Tentation de St-Antoine (une bien belle de Max Ernst par exemple)
► Voir aussi Bosch (sûrement des démons dans le Jardin des délices, ou Breughel (La chute des anges rebelles), les illustrations de Doré pour L’Enfer de Dante
► beaucoup de Goya, tant dans les gravures (les Caprices) que dans les peintures (son Saturne par exemple n’est-il pas une sorte d’incarnation du diable ? et le Sabbat, avec le grand bouc noir qui préside la scène...)
► J’ajouterai, au vu des nombreuses suggestions sur le thème de La Tentation de Saint Antoine, la version que Rops en donne et où le diable se cache derrière une femme crucifiée :
► Parmi les représentations du diable , je pense à celle de Meryon, sorte de gargouille qui contemple Paris du haut de Notre-Dame. Dans le ciel un vol de corneilles, au loin la tour Saint-Jacques. Huysmans avant la lettre.
► Il ne s’agit pas de peinture mais dans Le diable amoureux de Cazotte (un petit bijou, et court, en plus), il est question des métamorphoses du diable, qui apparaît sous la forme d’une tête de chameau, d’une chienne épagneule, d’un valet, d’une musicienne, d’une femme, tentatrice en diable, bien entendu.
3 dessins dans le librio (qualité du papier pas terrible)
le n° spécial de l’École des Lettres, illustré, voir couverture : dessin datant de 1845, p 15, p 114, 117
► Sur ce site : le Miracle de Théophile de Rutebeuf signalé comme une préfiguration de Faust.
► Spontanément, je pense à L’étrange histoire de Peter Schlemihl de Chamisso (Libretti). Le héros vend son ombre au diable en échange de la bourse de Fortunatus... et le regrette amèrement ! Ce n’est pas un document iconographique, mais le lien avec Faust paraît évident.
► Un excellent ouvrage de Robert MUCHEMBLED Une histoire du diable XIIe-XXe siècles paru au SEUIL - ISBN 2.02.031179.8- devrait fournir quelques pistes.
► Pour les images, pas d’idée là tout de suite, mais le Diable me fait irrésistiblement penser à Gogol et ses Nouvelles de Pétersbourg, avec en particulier, le thème du pacte diabolique de l’artiste dans « Le Portrait », mais aussi l’omniprésence du Diable dans la vision de la ville fragmentée, d’un monde à l’envers, dans la dénonciation des apparences trompeuses dans « La Perspective Nevsky », « Le Manteau », et « Le Nez », et le Diable n’est pas étranger à la folie du narrateur dans « Le Journal d’un fou ».
► Celui de CAZOTTE dans Le Diable amoureux est particulièrement polymorphe (et pervers ?)
► Je pense au « Joueur généreux » de Baudelaire dans le Spleen de Paris, poème parodique sur la vente de l’âme.
► Voir aussi « le portrait » de Gogol ou « la combe de l’homme mort » de Charles Nodier.
► Voici un petit texte de Raoul Glaber (985 - 1050). Il décrit Satan dans « Histoires », avec une précision proprement « diabolique », et tel que le figuraient les artistes de l’époque :
« Une nuit, avant l’office de matines, se dresse devant moi, au pied de mon lit une espèce de nain horrible à voir. Il était, autant que j’en pus juger, de stature médiocre, avec un cou grêle, un visage émacié, des yeux très noirs, le front rugueux et crispé, les narines pincées, la bouche proéminente, les lèvres gonflées, le menton fuyant et très droit, une barbe de bouc, les oreilles velues et effilées, les cheveux hérissés, des dents de chien, le crâne en pointe, la poitrine enflée, le dos bossu, les fesses frémissantes. »
► Dans la revue Sciences humaines n° 115 (avril 2001) : un article intitulé « Faut-il avoir peur du diable ? »
Sous-titre : Robert Muchembled a traqué les transformations des figures du démon dans l’imaginaire occidental. Tantôt malicieux et comique, tantôt souverain terrifiant, Satan a participé à une transformation des mÅ“urs dans l’Europe moderne entre les XVe et XVIIIe siècles. p. 41 : un détail du triptyque du jugement dernier sur l’enfer (Jérôme Bosch)
► Le Dictionnaire du Diable de Ambrose Bierce.
► Michel Simon dans La beauté du Diable
► Berry dans Les Visiteurs du soir. Le diable du Visiteur du soir (Marcel Carné) apparaît sous les traits de Jules Berry (uniquement sous forme humaine) chez Balland, 1975, coll bibliothèque des classiques du cinéma , Les visiteurs du soir = recueil composé des plans et dialogues du film... mais pas de diable aux pieds fourchus...
► Al Pacino, dans L’associé du diable
► Et celui joué par Daniel Auteuil dans Ma vie est un enfer...
► En ce qui concerne le diable, j’ai visité il y a une dizaine d’années, un musée du diable (apparemment le seul au monde). Je me souviens qu’il y avait énormément de représentations, d’images, de figurines, terrifiantes et/ou humoristiques. Malheureusement, ce musée se trouve bien loin, en Lithuanie, dans la ville de Kaunas. Peut-être existe-t-il encore ? Peut-être est-il référencé sur le net ? Désolée, je n’ai pas le temps de faire la recherche. J’espère cependant vous avoir mise sur la voie.
Ce document correspond à la synthèse de contributions de collègues professeurs de lettres échangées sur la liste de discussion Profs-L ou en privé, suite à une demande initiale postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la personne dont le nom figure dans ce document. Ce texte est protégé par la législation en vigueur. Fourni à titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, il est protégé par les droits d’auteur en vigueur. Toute rediffusion à des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.
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