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Article : [420] - L’ironie


samedi 19 novembre 2005

Par Jean Monamy

Il s’agissait de définir l’ironie.
Synthèse mise en ligne par Catherine Briat.

  « L’ironie est une figure de style « macrostructurale » qui joue sur la caractérisation intensive de l’énoncé. »
(Georges Molinié : Dictionnaire de rhétorique, Livre de poche 8074).

  Selon Jacqueline Authier - (divers articles sur le discours rapporté (1) dans divers numéros de la DRLAV, qui doivent être maintenant réunis dans un ouvrage, et que cite Maingenaud dans Éléments de Linguistique pour le texte littéraire, Bordas-Dunod) - c’est un cas particulier de double énonciation : je parle le discours d’un autre, je cite une voix qui dit, par exemple, (cas de l’antiphrase), le contraire de ce que je dis ; c’est une sorte de Discours direct libre (notion inconnue des manuels de lycée), dont seul le contexte (ou le cotexte, cf. le fameux texte de Montesquieu sur l’esclavage) peut faire entendre la valeur "ironique".

(1) Les seuls convaincants sur une question fort mal traitée par tous les manuels, (à l’exception notoire d’un manuel déjà ancien de Bertrand-Lacoste : Français Seconde par Mougenot & Touzin, 1989) qui définissent, entre autres, le discours direct comme le discours réellement prononcé,
définition immédiatement démentie par la phrase :
/Pierre n’aurait jamais dit : « Je viens »/,
alors qu’il s’agit d’un système particulier d’énonciations juxtaposés bien que n’étant ni de même énonciation, ni forcément de même nature ou de même langue :
/Pierre dit : « What ?/
ou mieux : /Pierre ne dirait-il pas : « Bhgthy... » ?/
Elle démontre aussi l’absurdité des exercices de transformation du discours direct en discours indirect lequel n’est pas la transformation simple d’un discours direct parfois intransformable : le dernier exemple cité, et toujours diversement transformable selon la relation qui existe entre le narrateur rapporteur et le locuteur du discours rapporté, par exemple ou l’humeur avec laquelle ce narrateur rapporte l’humeur qu’il suppose être celle dans laquelle le locuteur du discours rapporté a prononcé celui-ci, par autre exemple, etc. Articles réjouissants et qui peuvent renouveler joyeusement l’étude du DIL dans le « roman naturaliste », et permettre de non moins joyeux exercices de « modules » ou aides individualisées !


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