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Article : [165] - Les réécritures en Première L


lundi 12 juillet 2004

Par Cathy Réalini

Il s’agissait de réfléchir sur les pratiques des professeurs en section littéraire sur la manière d’aborder les réécritures.

Synthèse mise en ligne par Jeg.

Reprise de la demande initiale

Professeure de Première L, motivée, sinon heureuse et satisfaite (mais qui l’est à 100%, de ses classes, de ses élèves et de son propre travail ?...) j’ai néanmoins du mal avec notre objet d’étude intitulé « les Réécritures »... Parce qu’à mon sens c’est un vaste fourre-tout, et qu’on peut aussi bien y trouver :
1. un même thème inspirant divers auteurs, à une même époque donnée (la "belle matineuse" au XVIe siècle, par exemple...)
2. un thème/sujet repris par divers auteurs à divers époques (exemple : "le chêne et le roseau" par Esope, La Fontaine, Anouilh...)
3. un texte récrit "x" fois par son auteur AVANT publication (les brouillons de Flaubert, de Zola... en sont de bons exemples)
4. deux versions publiées d’un même texte par un même auteur (ex : les 2 rencontres entre la jeune fille et le Chinois dans L’Amant, de Duras, puis dans L’Amant de la Chine du nord ; ou les 2 "poèmes" de Baudelaire "L’Invitation au voyage" ou "La Chevelure", une version en vers dans Les Fleurs du Mal, l’autre dans les Petits poèmes en prose ...)
5. et même des parodies ; ainsi dans le Hatier 1ère on propose le sonnet de G. Fourest parodiant Le Cid dans La Négresse blonde... mais là je suis perplexe : est-ce encore une "réécriture" ?

Je ne suis pas très à l’aise avec tout cela : la parodie, l’emprunt, la copie, le plagiat, l’inspiration commune, et la "vraie" réécriture, qui, "pour moi", est la réécriture d’un texte par un même auteur (ce seraient donc les cas 3 et 4, de ceux cités ci-dessus). Peut-on parler de ré-écriture dans les autres cas ? Faut-il utiliser un autre terme ?

Bref, je ne veux pas lancer un vaste débat sur le bien-fondé de cet objet d’étude, mais plutôt savoir, pratiquement comment vous vous êtes "débrouillés avec"... Pourriez-vous simplement me dire sous quel angle ceux qui travaillent en 1re L l’ont abordé ? En insistant sur quelle(s) problématique(s) ? Avec quel corpus, quels textes ? Votre projet AVANT ? Vos réflexions APRÈS ? Ce qu’il ne fallait pas faire / ce que vous aviez voulu faire/ ce que vous feriez, ou changeriez la prochaine fois... ? Ou les questions qui se sont posées avec les élèves ? Et tout ce que vous jugeriez utile de partager... MERCI beaucoup à celles/ceux qui voudront bien répondre !

Première réponse de Cathy Réalini elle-même :

Pour répondre la première à mon enquête, voici ce que je projette de faire (ce sera mon dernière objet d’étude) :

Groupement de Textes :
La réécriture du même texte (publié) par le même auteur :

  2 textes de Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, manuel de 1ère Hatier p 460-461
  2 tx de Marguerite Duras, extraits de L’Amant et de L’Amant de la Chine du nord
  poème en vers / poème en prose :
2 textes de Baudelaire "La Chevelure" et "Un Hémisphère dans une chevelure"
  la "réécriture" (?) du même texte par différents auteurs :
"Le Chêne et le roseau" par Esope, La Fontaine et Anouilh
  le pastiche :
Scarron, Le Virgile travesti , manuel p 450
Georges Fourest, La Négresse blonde, sonnet parodie du Cid, manuel p 456.

Mais je trouve que tout cela manque vraiment d’unité, de fil directeur... Je cherche en vain un titre à ma séquence, et une perspective pour unifier tout cela...

Deuxième réponse :

Pour ma part je travaille le théâtre avec Lorenzaccio, et mes réécritures vont envisager trois autres versions de l’assassinat du Duc à travers les siècles et les genres, puisque j’ai un texte "historique" de Marguerite de Navarre, une chronique, le texte de G. Sand et celui de Musset. Je vais m’attacher à étudier les changements pour passer du récit au texte théâtral, les notions de point de vue et la visée de chaque texte. Tout ceci ne sera bien sûr pas complet car je ne sais pas où je vais prendre le temps, mais j’aurais "traité" l’objet d’étude.... qui me pose le plus de souci car je suis d’accord avec vous, il ressemble à un vaste fourre-tout !
(Kathy Ventimiglia)

Troisième réponse :

Je te propose en piste de réflexion ce que je fais actuellement avec mes élèves de 1° L ; on étudie Mrs Daloway de V. WOOLF, on envisage la réécriture à travers les Heures de M. CUNNINGHAM et on étudie la transposition filmique du livre de CUNNINGHAM. Ceci exige un travail considérable mais bien plus intéressant que celui proposé dans les manuels, qui reste malgré tout très caricatural et peu innovant !
(Roland Le Goff )

Quatrième réponse :

Le catalogue presque exhaustif des types de réécriture que vous présentez est très utile. Cependant, je n’y vois pas la preuve que cet objet d’étude soit un fourre-tout, mais plutôt celle de son importance et de son caractère incontournable dans l’enseignement de la littérature. Bien avant sa prise en compte officielle, ne jugions-nous pas indispensable d’adjoindre à nos lectures des textes et documents complémentaires qui se retrouvaient d’ailleurs dans certains manuels sous des rubriques comme "prolongements", "activités complémentaires" ou bien "pour les plus curieux".

Maintenant, nous avons la possibilité d’aller encore plus loin, de réfléchir sur le phénomène des réécritures avec nos élèves de Première L. Il faudrait, à mon sens, les amener progressivement à reconstituer, même partiellement, le classement que vous présentez si bien. Cela devrait être possible en confiant à chaque groupe d’élèves des textes relatifs à une catégorie, et organiser ensuite un mini-colloque, sur une matinée banalisée par exemple, et dans un autre espace que la classe, pour donner un cachet spécial à la manifestation qui faciliterait la mémorisation des données essentielles, et serait un excellent entraînement à la prise de parole.

En amont, là où se situe votre problème, un groupement de textes dans le type 2 convient parfaitement, et c’est de la réécriture. Pour ma part je privilégie la réécriture de mythes, et là il faut bien cibler les extraits car les textes sont plutôt des oeuvres intégrales. Je préconise même de déboucher sur la constatation que tout texte littéraire est toujours plus ou moins réécriture.

Quant au phénomène de plagiat, il est important qu’il soit évoqué (dans le cadre du mini-colloque)comme imposture dans la mesure où il concerne le fait par un individu de s’approprier frauduleusement la création d’un autre en la présentant comme sienne. Bien sûr il est aussi important de faire apparaître l’évolution de la perception de cette action, et du changement intervenu avec la notion de propriété littéraire.
(Evelyne Catus)

Cinquième réponse :

Pour ma part, je n’avais pas pensé dans ce cadre à "leurs yeux.." mais je propose Exercices de style et Electre Giraudoux / Les Mouches Sartre ; je leur donne aussi en photocopie les réécritures de Dom Juan que l’Ecole des Lettres avait proposées il y a quelques années... (Musset, Balzac, Baudelaire, Mérimée...) ; et je mets en parallèle avec "Guernica" d’Eluard et le tableau de Picasso.

J’ai intitulé ma séquence "Fidélité au modèle initial ou originalité " et je fais analyser aux élèves la part de liberté que se donne l’auteur le plus récent, ça permet de voir aussi l’évolution par exemple en poésie entre "Mignonne" et "Si tu crois" de Queneau, ou entre "Le Loup et l’agneau" selon Phèdre ou selon La Fontaine, ou entre "La Cigale" de La Fontaine et celle d’Anouilh...
Je suis bien d’accord sur le fourre tout : j’aurais même du temps, je me lancerais ds une recherche sur les "réécritures" picturales, pour le fun, mais .... ;-)
(Denise Puel)

Sixième réponse :

Professeure de Première L moi aussi, j’ai la chance d’avoir une bonne classe cette année. J’ai étudié le Dom Juan de Molière que j’ai prolongé par 3 textes, le "Don Juan aux Enfers" de Baudelaire, un extrait de Namouna de Musset et un extrait de Lélia de G. Sand. Si cela vous intéresse, je peux vous envoyer les textes...
Je suis restée sur le libertinage en étudiant son évolution avec Les Liaisons dangereuses. Tout ceci me semble assez cohérent, mais je n’ignore pas que la réécriture de mythe a peu de chances de tomber à l’écrit cette année après les réécritures du mythe de Robinson l’an dernier...
(Patricia Mazon )

Septième réponse :

Descriptif 1re L 2003-2004
Objet d’étude : Les réécritures

Groupement de textes et Å“uvre intégrale : Les Métamorphoses d’Ovide

Problématiques : Les formes de la métamorphose - Les causes de la métamorphose. - La métamorphose : le destin de l’homme - les mythes - un thème littéraire.

1°. Groupement de textes : Un thème littéraire.
4 lectures analytiques réalisées en classe selon les axes suivants. (Extraits joints au descriptif)
1. Homère, L’Odyssée, "Episode de Circé". En quoi est-ce un récit de métamorphose ? En quoi est-ce un récit d’épopée ?
2. Mme Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, la fin. En quoi est-ce un récit de métamorphose ? En quoi est-ce un conte ? (Projection d’un extrait du film de Cocteau)
3. Lewis Carroll Alice au pays des merveilles. Le bébé de la Duchesse. En quoi est-ce un récit de métamorphose ? Quelles sont les caractéristiques du pays des Merveilles
4. Kafka La Métamorphose. L’incipit. En quoi est-ce un récit de métamorphose ? En quoi est-ce un incipit. Les élèves ont vu une adaptation théâtrale, (voir objet 4)

2°. Å’uvre intégrale : les Métamorphoses d’Ovide.
7 extraits étudiés (joints au descriptif) selon les problématiques : Les formes de la métamorphose - Les causes de la métamorphose. - La métamorphose : le destin de l’homme - les mythes - un thème littéraire.
1. Apollon et Daphné
2. Narcisse (exposé)
3. Midas (exposé)
4. Les Pirates (exposé)
5. Les Paysans de Lycie (exposé)
6. Philémon et Baucis (exposé)
7. Le Discours de Pythagore

3°. Lectures cursives : réalisées en autonomie par les élèves et présentées en cours par eux.
1. Les Métamorphoses Ovide
2. La Métamorphose Kafka (lecture cursive commune à l’apologue cf. objet 3)
3. Truismes M.Darrieusecq
4. Le Sein P.Roth

4°. Entraînement à l’écrit : La réécriture d’un mythe antique : Médée.
Extraits d’Euripide, Jean de la Péruse, Corneille, Heiner Müller.

Dissertation : Comment s’expliquent selon vous le succès et la reprise, notamment au théâtre, de certains mythes comme celui de Médée ?
Vous appuierez votre analyse sur les textes du corpus, ceux que vous avez étudiés en classe dans le cadre de l’objet d’étude des réécritures et vos lectures personnelles.

Le thème des Métamorphoses a été travaillé en Option théâtre facultative par 2 élèves de la classe.
Cf. Lycéens sur scène

PS : La Métamorphose de Kafka aux "Etonnants classiques" donne des pistes. J’ai travaillé aussi avec mon "option théâtre", le reste provient de butinage dans ma bibliothèque.
Voici une bibliographie si le thème vous intéresse : il est d’une grande richesse mais ne fait qu’aller dans le sens de votre remarque initiale : les réécritures, c’est l’auberge espagnole... !

Métamorphoses :

Extraits étudiés en 1re L

  LEWIS CARROLL, Alice au Pays des Merveilles
  HOMERE, l’Odyssée
  KAFKA, La Métamorphose
  Madame LEPRINCE de BEAUMONT, La Belle et la Bête
  OVIDE, Les Métamorphoses : « Apollon et Daphné », « Narcisse », « Midas », « Les Pirates », « Les paysans de Lycie », « Philémon et Baucis », « Le Discours de Pythagore sur la muabilité du monde »

Å’uvres

  APULEE, L’Âne d’or
  D’AUBIGNE Les Tragiques
  E. CARRERE La Moustache
  COLLODI, Pinocchio
  CREBILLON, Le Sopha
  Marie DARRIEUSSECQ, Truismes
  DESPROGES, Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis à l’article « Métamorphose »
  FLAUBERT, Dictionnaire des Idées reçues à l’article « Métamorphoses »
  N. GOGOL, Le Nez
  W. GOLDING, Sa Majesté des Mouches
  GRIMM et ANDERSEN, Contes (« Le vilain petit canard », « Les sept corbeaux »...)
  LAUTREAMONT Les Chants de Maldoror
  Les Mille et une nuits
  OVIDE, Les Métamorphoses
  PERRAULT, Cendrillon
  Jean POTOCKI, Manuscrit trouvé à Saragosse
  RONSARD Les Amours « Ah je voudrais richement jaunissant... »
  Philippe ROTH, Le Sein
  STEVENSON : Le Docteur Jekyll et M. Hyde
  La littérature fantastique (Théophile Gautier, Bram Stocker, Marie Shelley, Villiers de L’Isle Adam, Poe...)
  P. SÃœSKIND Le Pigeon, Le testament de Maître Mussard

BD

  Fred (la série des Philémon)
  DRUILLET, BILAL...

Cinéma

  des films comme Hulk, La Mouche, Docteur Jekyll and Mr. Hyde, Psychose...

Peinture / Sculpture

  Voir toutes les transpositions des Métamorphoses d’Ovide en peinture et en sculpture, Gustave Moreau, Odilon Redon, Salvador Dali

Livres pour enfants

  BROWNE, illustrateur notamment de Alice au pays des merveilles
  H. OXENBURY collection Pêle-Mêle Drôle de hasards, Changements de costumes, Des Animaux peu familiers Gallimard
  Pierre LEON Grepotame et 250 drôles d’animaux croisés Nathan
  Graham OAKLEY 512 Albin Michel. (J.-L. Maître)

Huititième réponse :

Je crois que concernant cet objet d’étude (comme les autres d’ailleurs) il faut se fixer quelques objectifs simples.
On peut travailler sur les réécritures à l’intérieur d’un genre avec changement de registre : le détournement parodique à l’ oeuvre dans Ubu Roi par exemple (c’est ce que j’ ai proposé aux élèves parallèlement à ma séquence théâtre, car il me parait opportun de croiser cet objet d’ étude avec un autre, ce qui évite de se retrouver avec ça sur les bras en fin d’année ...). Il n’ y a aucune ambiguïté concernant la parodie qui est une forme de réécriture, je dirais même qu’il s’agit de la forme la plus achevée et la plus intéressante à étudier (quoique complexe quand les élèves ont peu de références).
Concernant les fables, il ne s’agit pas d’étudier un thème ou un sujet mais la permanence et l’ évolution d’ un genre depuis Ésope en passant par La Fontaine (qui pratique, en bon écrivain classique, l’imitation qui est une autre forme de la réécriture) jusqu’Anouilh ou même Gotlib (qui passe par le dessin) (ce que j’ai également traité dans ma première séquence consacrée aux fables de La Fontaine).
Vous pouvez également aborder la réécriture qui permet de passer d’un genre à un autre : l’an dernier j’avais travaillé sur le mythe de la descente aux Enfers depuis les textes fondateurs d’Homère et Virgile en passant par le poème de Dante, le roman de Céline (qui n’est pas intitulé par hasard Voyage au bout de la nuit ) jusqu’à une séquence du film de Fellini Fellini-Roma.
Pour ma part cet objet d’étude me passionne dans la mesure où il permet de faire comprendre aux élèves comment fonctionne la création littéraire et comment toute oeuvre véritable se nourrit de ce qui a été écrit avant elle.
Je vous recommande vivement la lecture de la revue NRP de ce mois-ci [mai 2004], et des les documents d’accompagnement qui me paraissent bien faits avec des propositions tout à fait cohérentes, dont un article d’une prof de Paris VII consacré à l’intertextualité. Cet article, que j’ai lu attentivement hier soir, est passionnant et fait le point sur cette notion complexe mais fondamentale ; elle réfléchit en particulier sur le rapport entre intertextualité et référentialité (les réécritures autorisent-elles une référence au réel et de quelles façons ?) et le rapport entre intertextualité et invention. Son approche me parait très éclairante. (Concernant l’échange précédent sur la liste, j’étais la seule à répondre, ce qui semble confirmer que cet objet d’étude pose problème...). (M.-P. Gouriou-Huard)

Neuvième réponse :

Jusqu’à présent, je travaillais sur les réécritures d’un mythe précis, de Dom Juan (2002) ou d’Å’dipe (2003), ou d’Orphée (2004). Exemple de petits plans de travail que je copie/colle :

LES RÉÉCRITURES DU MYTHE DE DON JUAN

A : REPÈRES HISTORIQUES
Les principales versions de Dom Juan et leur contexte

B : BIOGRAPHIES/PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L’Å’UVRE

  B1 Mozart
  B2 Pouchkine
  B3 Gautier
  B4 Lenau

C : EXPLICATIONS de TEXTES

  C1 Mozart/Da Ponte Don Giovanni (1787)
  C2 Pouchkine L’Invité de pierre (1830)
  C3 Gautier Comédie de la mort (1838)
  C4 Lenau Don Juan, poème dramatique (1844)

D : APPROCHES DIVERSES ET TRAVAUX EN GROUPES

  D1 Une autre mise en scène.../ M. Dimanche...
  D2 Plusieurs mises en scène d’un même passage
  D3 Un Don Juan qui regrette d’avoir gaspillé sa jeunesse / en vers ...
  D4 Dona Juana ... le séducteur au féminin

LES RÉÉCRITURES DU MYTHE D’ORPHÉE
La scène de la sortie des Enfers

A : REPÈRES HISTORIQUES / CHRONOLOGIQUES _ Ajouter Virgile/Ovide dans tableau

  AB : REPÈRES LITTÉRAIRES ET ARTISTIQUES
AB1 Les mythes dans les tragédies

  AB Imitation, parodie, pastiche

B : BIOGRAPHIES/PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L’Å’UVRE

  B1 Virgile/ Ovide
  B2 Biographies de 5 lignes : Poussin / Gluck / Offenbach / Corot / Moreau
  B3 Cocteau

C : EXPLICATIONS de TEXTES

  C1 Etude comparée : Virgile (28 av JC)Les Géorgiques IV
  Ovide ( 2-8 ap JC) Les Métamorphoses X
  C2 Une parodie : Crémieux/Offenbach 1858Orphée aux Enfers
  C3 Mythe et cinéma : Cocteau 1950 Orphée
  C4 Adaptation scolaire : Fustier 2004 Orphée Eurydice

D : APPROCHES DIVERSES ET TRAVAUX EN GROUPES

  D1 Etudes iconographiques : Poussin / Corot / Moreau
  D2 Orphée dans l’opéra : Gluck - Offenbach
  D3 Orphée au cinéma : Cocteau - Marcel Camus

E : LECTURES PERSONNELLES

  E1 Un extrait de la pièce de Cocteau Orphée (1927)
(Jean-Yves Ragot)

Dixième réponse :

Selon l’humeur du jour, l’aspect "fourre-tout" des réécritures est navrant ou excitant. Les idées pleuvent puis s’évanouissent tant, tout et rien, semble réécriture. Il y a la dimension mise en abyme qui est une piste ou bien le travail à partir d’un thème canonique : je me souviens d’une préparation pour l’épreuve de didactique de l’agreg sur "le déluge", de la Bible à Giono.
Je pense aussi au travail d’un scénariste, d’un dramaturge (traditionnel avec les livrets d’opéra) : du texte de littérature aux scénarii, de la littérature à l’écriture cinématographique, manière noble de parler de l’adaptation souvent décriée. (Pascal Tournaire)

Onzième réponse :

Personnellement j’ai étudié les réécritures sur "le mythe de Dom Juan", je me situe donc dans "le cas 2". Je voulais montrer aux élèves qu’un thème pouvait être "interprété" de différentes façons, sans que ce soit du plagiat. Mon corpus comportait 3 textes (c’est peu, j’en conviens mais comme l’objet d’étude est tombé en juin 2003, et que ma séquence précédente sur le théâtre avait pour objet l’étude du Dom Juan de Molière, j’ai fait court !) : le dénouement de Molière, celui de Tirso de Molina et celui de Lorenzo da Ponte (librettiste de Mozart).
Ma problématique était la suivante : Comment vit et évolue un mythe ? La place des invariants et de l’originalité. En textes complémentaires, le corpus était le suivant : "Dom Juan aux Enfers" de Baudelaire, un extrait du scénario des Italiens (canevas de la pièce jouée par la commedia dell’arte), un extrait de Molière et la comédie classique de Jouvet ainsi qu’un extrait de Belle du seigneur de Cohen.
Ce serait à refaire, je prendrais peut-être plus de textes et surtout de genres différents car l’inconvénient de ma séquence c’est que les élèves ont eu l’impression que c’était un peu répétitif, car même si chaque texte a sa particularité, on pouvait presque "calquer" les axes d’étude d’un texte à l’autre. Cependant la démarche est intéressante car "l’héritage" des auteurs est un aspect que les élèves ne connaissent pas ou peu, et il me semble que pour des "L" il est également essentiel, vu leur peu de culture (je parle des miens qui habitent dans un petit bled et qui ne sont pas curieux), de voir ainsi un peu d’histoire littéraire puisque je leur donne sous forme de poly la liste des principales oeuvres (XVIIe au XXe s.) qui reprennent le mythe.
Voilà ce que j’ai fait, j’espère que j’ai pu apporter de l’eau au moulin. (Faglain)

Douzième réponse :

Moi aussi cet objet d’étude m’a posé problème, à cause de tout ce qu’il englobe. Après maintes hésitations, j’ai choisi de travailler sur les réécritures du sonnet et l’évolution de la conception de la poésie qu’elles génèrent.
Le GT comprend les lectures analytiques de "Tant que mes yeux pourront larmes épandre..." de Louise Labé, "Ma Bohème" de Rimbaud, "Le Crapaud" de Tristan Corbière et "Académie Médrano" de Blaise Cendrars.
Ce choix est lié au fait que nous étudions des poèmes en prose dans l’objet d’étude sur la poésie. Par ailleurs, j’ai demandé aux élèves par groupes de constituer un dossier sur une "figure mythique" de leur choix (Orphée, Satan, Don Juan, Arlequin...) et de rendre compte de l’évolution de celle-ci à travers textes et peintures.

C - autres idées :

Tragédie / personnages antiques :

  Antigone (Sophocle, Anouilh, Cocteau, B. Brecht, Henry Bauchau...)
  Å’dipe (Sophocle, Hamlet de Shakespeare, Corneille, Cocteau La Machine infernale)
  Electre (Euripide, Sophocle, Giraudoux)
  Andromaque (Euripide, Racine, poème de Baudelaire...)
  la guerre de Troie (L’Iliade d’Homère, Giraudoux, le film américain "Troie" ?...)
  Médée / Jason (Euripide, Sénèque, Corneille, Anouilh, Pasolini, Christa Wolf [allemande, roman contemporain], Grillparzer)
  Amphitryon (Plaute, Molière, Kleist, Giraudoux)
  mythe de Narcisse (un Folio "Essais" s’appelle Narcisses ; G. Sand, P. Valéry...)
  mythe de Pygmalion et Galatée (voir synthèse sur Web Lettres)
  mythe d’Orphée (Virgile, Ovide, Ronsard, Rilke, Cocteau + Offenbach, Gluck...)

Thèmes :

  la belle matineuse au XVIe siècle
  mythe de Don Juan

Autre :

  l’évolution d’une "fable" (Esope, Phèdre, La Fontaine, Anouilh, M. de Léry...)
  la lettre de Manouchian / le poème d’Aragon (l’Affiche rouge)
  les brouillons d’écrivains... (Flaubert, Zola...)

Livres / lectures cursives :

  Exercices de style, de Raymond Queneau
  Leurs yeux se rencontrèrent Folio à 2 € (n° 3785) sur la rencontre amoureuse en littérature
  Au bonheur de lire, Folio à 2 € (n° 4040) sur les plaisir de la lecture.
(Stéphanie Levieux)

Treizième réponse

Je propose des groupements que j’ai exploités pour d’autres sujets d’études mais qui me paraissent relever de la réécriture.
(Ghislaine Zaneboni)

Poésie et pastiche :

  RONSARD, "Mignonne",
  QUENEAU, "Si tu t¹imagines"

Écriture et réécriture, pastiche de l¹apologue

  La FONTAINE, « Le Chêne et le roseau »
  ANOUILH, « Le Chêne et le roseau »
  LIMPALAER, « Le Chêne et le réseau »
  QUENEAU, « Le peuplier et le roseau » (Battre la campagne, 1968)

7 versions autour de « La cigale et la fourmi »

  La FONTAINE, « La Cigale et la Fourmi »
  Tristan CORBIERE, « La cigale et le poète »
  Tristan CORBIERE, « Le poète et la cigale »
  ANOUILH, « La cigale »
  QUENEAU, « La Cimaise et la fraction »
  Pierre PECHIN, « La Céggal é la Foormi »
  Des chansonniers, « La Cigale et la Fourmi »


Ce document correspond à la synthèse de contributions de collègues professeurs de lettres échangées sur la liste de discussion Profs-L ou en privé, suite à une demande initiale postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la personne dont le nom figure dans ce document. Ce texte est protégé par la législation en vigueur. Fourni à titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, il est protégé par les droits d’auteur en vigueur. Toute rediffusion à des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.

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