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Article : [379] - Les plus belles premières phrases


dimanche 13 juillet 2014

Par Lilia Tarelli

Il s’agissait de trouver « les plus belles premières phrases » de romans pour en faire une affiche qui aiderait les élèves à commencer à écrire.
Synthèse mise en ligne par Catherine Briat.

  ALAIN, Propos sur le bonheur, 1925.
« Lorsqu’un petit enfant crie et ne veut pas être consolé, la nourrice fait souvent les plus ingénieuses suppositions concernant ce jeune caractère et ce qui lui plaît et déplaît ; appelant même l’hérédité au secours, elle reconnaît déjà le père dans le fils ; ces essais de psychologie se prolongent jusqu’à ce que la nourrice ait découvert l’épingle, cause réelle de tout. »

  ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913.
« Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189... . »

  ARAGON L., Aurélien, 1944.
« La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. »

  AUSTEN J., Orgueils et préjugés, 1796.
« C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier. »

  AUSTEN J., L’Abbaye de Northanger, 1817.
« A voir Catherine Morland telle qu’elle était dans son enfance, personne n’eût imaginé qu’elle fût destinée à être une héroïne. »

  AUSTER P., Brooklin Folies, 2005.
« Je cherchais un endroit tranquille où mourir. »

  BALZAC H. (de), Eugénie Grandet, 1834.
« Il se trouve dans certaines villes de province des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes. »

  BARJAVEL R., La Nuit des temps, 1968.
« Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t’ai laissée là-bas au fond du monde, j’ai regagné ma chambre d’homme de la ville avec ses meubles familiers sur lesquels j’ai si souvent posé mes mains qui les aimaient, avec ses livres qui m’ont nourri, avec son vieux lit de merisier où a dormi mon enfance et où, cette nuit, j’ai cherché en vain le sommeil. »

  BOBIN C., La Folle allure, 1995.
« Mon premier amour a les dents jaunes. Il entre dans mes yeux de deux ans, deux ans et demi. Il se glisse par la prunelle de mes yeux jusqu’à mon coeur de petite fille où il fait son trou, son nid, sa tanière. Il y est encore à l’heure où je vous parle. Aucun n’a su prendre sa place. »

  BLONDIN A., Un Singe en hiver, 1959.
« Une nuit sur deux, Quentin Albert descendait le Yang-tsé-kiang dans son lit-bateau : Trois mille kilomètres jusqu’à l’estuaire, vingt-six jours de rivière quand on ne rencontrait pas les pirates, double ration d’alcool de riz si l’équipage indigène négligeait de se mutiner. »

  BUTOR M., La Modification, 1957.
« Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre, et de votre épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant.
Vous vous introduisez par l’étroite ouverture en vous frottant contre ses bords, puis, votre valise couverte de granuleux cuir sombre couleur d’épaisse bouteille, votre valise assez petite d’homme habitué aux longs voyages, vous l’arrachez par sa poignée collante, avec vos doigts qui se sont échauffés, si peu lourde qu’elle soit, de l’avoir portée jusqu’ici, vous la soulevez et vous sentez vos muscles et vos tendons se dessiner non seulement dans vos phalanges, dans votre paume, votre poignet et votre bras, mais dans votre épaule aussi, dans toute la moitié du dos et dans vos vertèbres depuis votre cou jusqu’aux reins. »

  CALVINO I., Si par une nuit d’hiver un voyageur... , 1979.
« Je suis de plus en plus convaincu que le monde veut me dire quelque chose, m’adresser des messages, des avis, des signaux. C’est depuis que je suis à Pëtkwo que je m’en suis aperçu... »

  CAMUS A., L’Etranger, 1942.
« Aujourd’hui, Maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. »

  CÉLINE L-F., Voyage au bout de la nuit, 1932.
« Ça a débuté comme ça. »

  COHEN A., Le Livre de ma mère, 1954.
« Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte. »

  COLETTE, Le Blé en herbe, 1923.
« ― Tu vas à la pêche, Vinca ?
D’un signe de tête hautain, la Pervenche, Vinca aux yeux couleur de pluie printanière, répondit qu’elle allait, en effet, à la pêche. »

  DANTEC M. G., Les Racines du mal, 2003.
« Adreas Schaltzmann s’est mis à tuer parce que son estomac pourrissait. »

  DENON V., Point de lendemain, 1777.
« J’aimais éperdument la comtesse de ... ; j’avais vingt ans et j’étais ingénu ; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta. J’étais ingénu, je la regrettai ; j’avais vingt ans, elle me pardonna : et comme j’avais vingt ans, que j’étais ingénu, toujours trompé mais plus quitté, je me croyais l’amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes. »

  DIDEROT D., Jacques le fataliste, 1773.
« Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe ? D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut. »

  FLAUBERT G., L’Education sentimentale, 1869.
« Ce fut comme une apparition. »

  FLAUBERT G., Madame Bovary, 1857.
« Nous étions à l’étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. »

  FLAUBERT G., Salammbô, 1862.
« C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. »

  GARCIA MARQUEZ G., Cent Ans de solitude, 1967.
« Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l’emmena faire connaissance avec la glace. »

  GARY R., La Promesse de l’aube, 1960.
« C’est fini. La plage de Big Sur est vide , et je demeure couché sur le sable, à l’endroit même où je suis tombé. »

  GRIMBERT P., Un Secret, 2004.
« Fils unique j’ai longtemps eu un frère. »

  KAFKA F., La Métamorphose, 1915.
« Lorsque Gregor Samsa s’éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat. »

  LEVI-STRAUSS C., Tristes tropiques, 1955.
« Je hais les voyages et les explorateurs. »

  MALRAUX A., La Condition humaine, 1933.
« Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? »

  PEREC G., Les Choses, 1965.
« L’œil, d’abord, glisserait sur la moquette grise d’un long corridor, haut et étroit. Les murs seraient des placards de bois clair, dont les ferrures de cuivre luiraient. »

  PROUST M., A l’ombre des jeunes filles en fleur, 1919.
« Ma mère, quand il fut question d’avoir pour la première fois M. De Norpois à dîner, ayant exprimé le regret que le professeur Cottard fût en voyage et qu’elle-même eût entièrement cessé de fréquenter Swann, car l’un et l’autre eussent sans doute intéressé l’ancien ambassadeur, mon père répondit qu’un convive éminent, un savant illustre, comme Cottard, ne pouvait jamais mal faire dans un dîner, mais que Swann, avec son ostentation, avec sa manière de crier sur les toits ses moindres relations, était un vulgaire esbroufeur que le marquis de Norpois eût sans doute trouvé, selon son expression, « puant ». »

  QUENEAU R., Zazie dans le métro, 1959.
« DOUKIPUDONKTAN, se demanda Gabriel excédé. »

  SÜSKIND P., Le Parfum, 1985.
« Au XVIII° siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables. C’est son histoire qu’il s’agit de raconter ici. Il s’appelait Jean-Baptiste Grenouille et si son nom, à la différence de ceux d’autres scélérats de génie comme par exemple Sade, Saint-Just, Fouché, Bonaparte, etc., est aujourd’hui tombé dans l’oubli, ce n’est assurément pas que Grenouille fût moins bouffi d’orgueil, moins ennemi de l’humanité, moins immoral, en un mot moins impie que ces malfaiteurs plus illustres, mais c’est que son génie et son unique ambition se bornèrent à un domaine qui ne laisse point de traces dans l’histoire : au royaume évanescent des odeurs. »

  TOLSTOÏ L., Anna Karénine, 1877.
« Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. »

  UHLMAN F., L’Ami retrouvé, 1971.
« Il entra dans ma vie en février 1932 pour n’en jamais sortir. Plus d’un quart de siècle a passé depuis lors, plus de neuf mille journées fastidieuses et décousues, que le sentiment de l’effort ou du travail sans espérance contribuait à rendre vides, des années et des jours, nombre d’entre eux aussi morts que les feuilles desséchées d’un arbre mort.
Je puis me rappeler le jour et l’heure où, pour la première fois, mon regard se posa sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus grand désespoir. C’était deux jours après mon seizième anniversaire, à trois heures de l’après-midi, par une grise et sombre journée d’hiver allemand. »


Ce document constitue une synthèse d’échanges ayant eu lieu sur Français-collège (liste de discussion des professeurs de français au collège) ou en privé, suite à une demande initiale postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la personne dont le nom figure dans ce document. Fourni à titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protégé par la législation en vigueur en matière de droits d’auteur. Toute rediffusion à des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.

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