Groupe de travail : CAPES

Sujets d'oral, session 2007


Par Corinne Durand Degranges | Mis en ligne le 15-07-2007

Dossiers pour l'option collège :



Dossier n°1 :
Sujet :
Confronter deux sujets extraits des annales de brevet. Le texte support était le même : un extrait du Premier Homme d'Albert Camus et l'appareil didactique était différent, bien sûr !
Corpus :
- Annales zéro du MEN de 2000
- Sujet de l'académie de Lille de 1995.
Remarques diverses :
Nettement plus sereine que l'année dernière, donc un exposé organisé et un entretien -bien vécu- sur l'appareil didactique de 1995 et sur le sujet de rédaction de 2000.

Dossier n°2 :
Sujet :
Le portrait en 4e.
Corpus non précisé.
Remarques diverses :
Sujet plutôt facile mais des textes plutôt pièges... Le jury est beaucoup revenu sur ce que j'avais dit, mais pas sur mon analyse littéraire + sur les documents iconographiques.

Dossier n°3 :
Sujet :
La nouvelle réaliste et fantastique.
Corpus :
Magnard Textes et Regards 4e, 1998. Le sommaire de la séquence + une des séances de la séquence.
Remarques diverses :
J'ai suivi la méthode et le plan proposés par le rapport du jury 2006 et les indications de la gestion du temps proposées sur la liste : 50 mn pour convoquer les savoirs universitaires et examiner les textes, 10 mn pour vérifier les notions dans le dictionnaire, 40 mn pour interroger l'appareil didactique en cherchant appuis dans les textes. J'ai utilisé les 20 mn restantes pour faire une proposition d'exploitation et remanier mon introduction et l'annonce du plan. C'était juste, mais ce cadrage m'a permis de ne pas paniquer et de tout traiter sans me retrouver « coincée ».
- Les questions qui m'ont été posées l'ont été clairement et sans ambigüité, même si j'ai dû en faire reformuler deux ou trois pour cause de stress aigu. Les dames se sont volontiers exécutées, avec le sourire. Aucune question ne m'a déstabilisée. Mais cela reste une expérience individuelle, et peut-être que certains(nes) ne l'ont pas vécue comme ça !
- J'ai envoyé une pléthore de commentaires à la liste, un peu nuls à la relecture. Mais justement, c'est ça qui est intéressant. Car j'ai eu une sale note (7/20) et cela mérite peut-être réflexion après coup, et autant faire profiter les candidats suivants d'une prestation ratée, que je croyais réussie.
- Il y avait le sommaire de la séquence (nouvelles réalistes et fantastiques) et une double page comportant un texte de Villiers de l'Ille-Adam (extrait des Contes Cruels), plus une batterie d'exercices autour d'extraits très brefs d'œuvres patrimoniales (La Main et Le Horla de Maupassant, un texte de Lovecraft, la Vénus d'Ille de Mérimée), et un autre que j'ai oublié. Pas de document iconographique.
- J'ai identifié l'objectif comme « faire écrire, faire acquérir des notions propres au récit fantastique ». J'ai articulé mon plan en 3 parties : comment faire acquérir les notions de mise en place du réel, du point de vue interne, et de la modalisation. J'ai fédéré les diverses questions éparpillées dans le corpus des divers petits textes, en proposant à chaque fois la réponse attendue par les élèves, mis en valeur le texte anglophone, appartenant à la littérature européenne. J'ai proposé une piste d'exploitation autour du visionnage du Horla, permettant la mise en œuvre des trois notions (épisode de la rose cueillie ou des pages du livre tournées).
J'avais émis l'hypothèse que l'une des questions risquait de ne pas être comprise des élèves à propos de La Vénus d'Ille (que je regrette d'avoir jeté ce manuel !) Il s'agissait de dire pourquoi le gardien voulait détruire « l'idole », et j'ai dit que les élèves ne verraient pas forcément l'implicite de la consigne, parce que la réponse faisait appel à des notions chrétiennes opposées dans le contexte à des notions païennes.
- C'est là-dessus que les dames du jury ont rebondi pour la deuxième partie. Elles m'ont demandé si la notion d'idole était forcément négative. Elles ont cherché à savoir si j'avais lu les œuvres du manuel (je leur en ai résumé la teneur brièvement, car je les avais lues) et m'ont demandé pourquoi les Anglo-saxons étaient si représentatifs de la littérature fantastique. J'ai cité les romantiques noirs et leur inclination envers ce qu'ils croyaient être la culture populaire (elles ont acquiescé). Si je connaissais assez bien mes classiques, en revanche j'ai « bullé » sur la littérature jeunesse (honte à moi) et les films fantastiques genre Bruce Willis, que j'oublie au fur et à mesure que je les vois...
- Depuis, j'ai réfléchi. Je n'ai pas assez parlé du fameux sommaire de la séquence, n'ai pas parlé des objectifs finaux de la séquence entière. A part ça, je ne sais quelle bêtise j'ai pu dire !!! De dépit et de fureur (peu habituée à l'échec), j'ai déchiré mon brouillon, me disant que ça ne servirait pas à qui que ce soit sur la liste, de lire un devoir ayant mérité 7/20 ! Mais maintenant je crois que si, ça peut servir. Peut-être que quelqu'un de plus futé pourra exploiter mon corpus et mes commentaires et se dire « ah là là ! quelle idiote ! pourquoi n'a-t-elle donc pas vu, pas fait cela ? ». Peut-être que quelqu'un se dira « tiens, je vais regarder ce corpus et imaginer ce qu'il ne faut pas dire, pas faire ! »

Dossier n°4 :
Sujet :
La poésie en 4e
Corpus :
Manuel Nathan 2002, p.194 à 197 + annexe du même manuel sur sommaire de la séquence (8) Hugo : « soleils couchants » ; Baudelaire, « harmonie du soir »; Verlaine, « soleils couchants ».

Dossier n°5 :
Sujet :
La description en 5e.
Corpus :
Séance 4 de la séquence 2 du manuel Hatier 2001.
Remarques diverses :
Jury désagréable qui m'a clairement montré par a+b que je n'avais rien à faire là.

Dossier n°6 :
Sujet :
Le mythe en 6e ( ?).
Corpus :
Bordas 2005 Texte, Langage et Littérature (livre unique) de 6e pages 147 à 149 (je crois)
Remarques diverses :
J'ai été surprise car les deux jurys ne m'ont posé aucune question sur le niveau 6e sur lequel j'ai été interrogée, aucune question non plus sur mes propositions d'aménagement du corpus...Par contre, elles m'ont demandé d'analyser davantage les images...une définition littéraire précise… (dur, dur!) des Métamorphoses, de leur dire si oui ou non il y avait une progression dans les questions de l'appareil didactique et pourquoi le choix s'était porté sur les métamorphoses d'Écho, Narcisse et Daphné...Pour finalement me faire parler du baroque avec une statue de Le Bernin.
- Je pense que c'est un grave écueil de ne pas avoir analysé la cohérence du corpus et précisé s'il y avait ou non une progression.
- Mais que penser de l'absence de questions sur le niveau et l'exploitation personnelle ?

Dossier n°7 :
Sujet :
Approfondissement du discours descriptif et étude des caractéristiques du portrait en 4e.
Corpus :
- Les Ménines de Velasquez
- Un extrait de Vipère au poing d'Hervé Bazin
- Un extrait du Voile noir d'Anny Duperey
Remarques diverses :
J'ai proposé une lecture analytique de chaque texte et une analyse du tableau, avec pour chacun, une critique de l'appareil didactique... que je trouvais bien fait malgré de grosses lacunes (notions de subjectivité / objectivité et point de vue absentes).
- J'ai ensuite parlé de ce sur quoi j'aurais insisté (ces mêmes notions), puis j'ai conclu en proposant en prolongement une lecture cursive.
- J'ai tenu 23 minutes (c'est insuffisant je pense).
- L'entretien a duré quasi 30 minutes. La dame m'a demandé de « préciser » ce que j'avais dit, sur la cohérence du corpus, sur l'organisation du portrait... Le monsieur lui m'a interrogée sur l'appareil didactique (un peu) et sur la peinture (beaucoup), me demandant de faire le parallèle entre Velasquez dans son tableau, H. Bazin et A. Duperey dans les textes... Je crois avoir su répondre. Pour finir, la cerise sur le gâteau : « La manière dont ce questionnement est agencé vous fait penser à quel type d'exercice écrit de lycée ? » puis enfin « pourriez vous citer d'autres autoportraits en peinture? » J'ai eu le bol que mes neurones se reconnectent à peu près mais ce grand nombre de questions me fait peur et ne me paraît pas de très bon augure...

Dossier n°8 :
Sujet :
Les seuils de L'Amour médecin en 5e
Corpus :
Extrait du Belin. Sujet sans texte, à part une sorte d'avis au lecteur de Molière lui-même.

Dossier n°9 :
Sujet :
Non précisé.
Corpus :
Deux extraits d'un même texte de Zola, la réouverture du Bonheur des dames après des travaux (chap. 14) dans Hatier 3e et Bordas 3e tous les deux de 2003.

Dossier n°10 :
Sujet :
L'étude de l'argumentation en 3e
Corpus :
Un texte de Hugo, Choses vues et un extrait d'Annie Ernaux, Journal du dehors, Nathan 2002 (?).
Remarques diverses :
J'ai obtenu 7 à l'oral et j'ai eu des questions uniquement sur le texte. Assez bonne impression pour l'exposé improvisé car je n'avais pas fini la préparation, en revanche l'entretien avec le jury a été difficile, j'ai répondu à toutes les questions (une trentaine sinon plus), 30 min.

Dossier n°11 :
Sujet :
Le thème du voyage.
Corpus :
Corpus de poèmes en 5e intitulé « inventions poétiques » avec un poème de Max Jacob, « Heureux qui comme Ulysse... » , un poème de Prévert, une page d'exercices sur des procédés de manipulation de mots, le sommaire de la séquence.

Dossier n°12 :
Sujet :
Le théâtre en classe de 4e et plus particulièrement « comment raconter au théâtre? ».
Corpus :
Extrait de manuel datant de 2006 (Français 4e chez Nathan). Les textes : un extrait du Cid (le récit de la victoire sur les Maures) + un extrait du Barbier de Séville (début sc. 2 Acte 1) + une page de synthèse.
Remarques diverses :
Le jury était composé de 2 femmes agréables ce qui était plutôt rassurant. Bien entendu, cela n'empêche pas un certain niveau d'exigence dans les réponses attendues à leurs questions.
- L'entretien m'a fait comprendre les lacunes de mon exposé et malheureusement je n'ai pas toujours vu où le jury souhaitait m'amener...
- Les questions posées :
- qu'est-ce qui fonde la théâtralité de ces extraits ?
- lire quelques alexandrins du Cid (j'étais lamentable)
- différence tirade / monologue (en se fondant sur l'étymologie)
- la réplique de Figaro: construction grammaticale
- sur la synthèse du manuel était indiqué le titre : les outils spécifiques pour raconter au théâtre -> pas spécifiques, outils du discours narratifs + alternance passé simple / imparfait qui n'était pas à l'œuvre dans les extraits.

Dossier n°13 :
Sujet :
L'autobiographie en 3e
Corpus :
Magnard, Français 3e en séquences. Livre unique. Paris 2003 ; Page 117 une séance 2 « Autobiographie que dire et comment le dire? » ; Paul Fournel, Besoin de vélo ; Charles Juliet, Lambeaux

Dossier n°14 :
Sujet :
Le portrait en 4e
Corpus :
- Manuel Belin, A Suivre (2007)...
- Sommaire
- 1 texte de Gautier, La morte amoureuse et appareil didactique
- 1 texte de Saint Simon, Mémoires et appareil didactique
- 1 texte de Bazin, Vipère au poing sans appareil didactique
- 1 peinture, Femme à sa toilette de Mieiris XVIIe
- 1 caricature de Grandville.
Remarques diverses :
Les questions étaient très déductives pour un manuel très récent!

Dossier n°15 :
Sujet :
L'étude des différents genres théâtraux en 3e.
Corpus :
Un sommaire de séquence ; un extrait d'Andromaque et d'un autre de Roméo et Juliette.
Remarques diverses :
A priori un sujet faisable... A priori seulement... Une fois dans la salle de préparation, mon cerveau s'est mis en veille. Avec le stress et la panique, impossible de trouver une problématique correcte. Consciente de la pitoyable prestation que j'allais proposer, je me suis présentée devant le jury et ai commencé mon exposé. Au bout de 2 minutes, j'avais égaré des feuilles et mélangé les autres. L'horreur ! Finalement, j'ai longuement parlé, propos pour la plupart ineptes et répétitifs, essayant en vain de retrouver des fils de ma prépa. Au bout de 30 minutes, le jury m'a interrompue.
- L'entretien a été de la même veine. On m'a posé des questions auxquelles j'ai essayé tant bien que mal (plutôt mal d'ailleurs) de répondre... bref, le capes, c'est fini pour moi cette année...

Dossier n°16 :
Sujet :
Le théâtre en 4e
Corpus :
Molière, L'école des femmes ; Anouilh, Le poisson rouge. Deux textes comiques
Remarques diverses :
Exposé long et un peu ennuyeux de ma part, mais bof.
- Ensuite, les questions : une des deux femmes était très souriante, l'autre était une statue. Pas d'agacement du tout de leur part. Elles m'ont même demandé de lire une des scènes à voix haute (trois personnages !) Pour le reste, comme tout le monde : des questions simples que je ne comprenais pas très bien, cause stress, et une catastrophe à la fin, où j'ai clairement montré 1/ que je n'avais pas lu la pièce de Molière (eh oui, le livre est sur la pile des « non lus », on ne peut pas toujours bien tomber) et 2/ que je ne maîtrise pas la notion « d'actes de paroles indirects », que je pensais pourtant bien comprendre.

Dossier n°17 :
Sujet :
Le conte philosophique en 4e Il s'agissait en fait du dialogue dans le conte philosophique.
Corpus :
Micromégas de Voltaire pour m'inspirer (une annexe et deux gravures). Un seul ouvrage 2002 Magnard me semble-t-il.
Remarques diverses :
Exposé : a priori ça allait, sans plus...c'est difficile de se faire une idée.
- Et l'entretien c'est idem des questions où j'ai pu briller d'autres moins mais une avalanche de questions sur le texte et sa compréhension et beaucoup de culture littéraire sur le XVIIIe, même en philo !!! assez pointu.

Dossier n°18 :
Sujet :
L'autobiographie en 3e.
Corpus :
Un texte de Rousseau et un texte de Chateaubriand.
Remarques diverses :
Mes impressions sont plutôt mitigées, je n'ai réussi à tenir que 20 minutes et pendant l'entretien je n'ai pas eu l'impression d'être franchement à la hauteur. Moi aussi j'ai eu l'impression de rester trop superficielle et de ne pas avoir assez creusé l'analyse littéraire.
Le jury X était très courtois et très bienveillant. En tous cas, c'était très sympa pour la réunion de retrouver des membres de weblettres que l'on ne connaissait que par la voie des mails.

Dossier n°19 :
Sujet :
La poésie en 4e.
Corpus :
Delagrave 2002 ; 3 poèmes : « Ondine », de Aloysius Bertrand, « Le roi de Thule », de Nerval et « Ariettes oubliées », de Verlaine
Remarques diverses :
Poésie symboliste dont on me demandait d'étudier les textes précisément ; l'appareil didactique séparait le fond de la forme en mettant dans une rubrique l'étude de la versification au lieu de l'inclure dans l'étude de la compréhension des poèmes.

Dossier n°20 :
Sujet :
La poésie lyrique.
Corpus :
Nathan 3e (Apollinaire, Cadou, .. .) Attention, ce n'est qu'une partie du chapitre sur la poésie, je n'ai pas eu le sous-chapitre sur la poésie engagée.
Remarques diverses :
Deux femmes très sympathiques qui n'ont jamais essayé de me « coincer » et avec lesquelles s'est engagée une discussion assez éprouvante car abordant des sujets très variés. Contrairement à ce qui se passe au capes externe (deux fois admissible), les personnes se montrent plutôt respectueuses et nous considèrent comme des collègues et pas comme de petits étudiants qui doivent faire leurs preuves.
- J'ai eu 16 l'année dernière (au CAPES externe lettres classiques) et cette année 14. Je crois que le secret de la réussite, c'est d'avoir un plan vraiment clair et précis, moi, je fais toujours le même pour l'étude de manuels :
- première partie : intérêt des textes (pourquoi ces auteurs-là sur ce sujet et dans cette classe ?) + les grands objectifs que semble viser le manuel (en langue, écriture, lecture, étude de l'image…bref, je regarde les exercices, le para texte, les cadres du style à retenir…)
- deuxième partie : force et faiblesse du manuel
- troisième partie : et si je devais mettre en place cette séquence, qu'est-ce que je pourrais rajouter, modifier, utiliser…
- Pour la partie entretien, le plus dur c'est de ne pas se laisser envahir par le stress même quand on en vient à essayer de définir la poésie. Par contre j'ai été assez surprise parce qu'elles ne m'ont pas posé une seule question d'histoire littéraire (ce qui m'a sauvée parce que Cadou, je sais qu'il est de l'école de Rochefort mais c'est tout !)

Dossier n°21 :
Sujet :
La poésie dans une classe de 3e : du lyrisme à l'engagement.
Corpus :
Le même poème « Afrique » de Diop + un tableau de Lam + le sommaire sur la poésie du lyrisme à l'engagement chez 2 éditeurs : Belin 2003 et Magnard 2003. L'un des manuels propose l'étude du poème dans le cadre d'une séance : nombreuses questions à l'appui. L'autre utilise le poème dans le cadre de la préparation au brevet des collèges : questions diverses de compréhension, écriture...
Remarques diverses :
J'ai eu 7/20. N'étant pas assez préparé à l'épreuve, ne sachant trop par quoi commencer sinon une introduction + une problématique, je n'ai pas évité l'écueil de répondre aux questions à la place des élèves. J'ai cependant essayé d'avoir du recul par rapport aux questions posées, essayé de voir derrière les questions l'intérêt de celles-ci (étude du discours, outils de la langue...) J'ai trop insisté sur la notion d'esclavage, pas assez sur le lyrisme du poème. Je n'ai pas vu le piège pourtant facile à déjouer : Diop n'est pas un auteur africain né en Afrique, mais né à Bordeaux. Lors de l'entretien le jury, très courtois et très patient à mon égard, a essayé de m'amener sur ce terrain (un auteur non né en Afrique qui n'a pas fait l'expérience personnelle de l'esclavage, qui en a entendu parler par sa famille...), mais je n'ai pas été assez « réactive »... En ce qui concerne les sommaires, j'ai « épluché » les contenus, mais là encore sans objectifs précis. Au travers des questions, le jury m'a fait comprendre que mon exposé n'avait pas été assez synthétique (entre autres). J'en ai pris notes pour la prochaine fois...

Dossier n°22 :
Sujet :
Non précisé.
Corpus :
Une nouvelle intégrale de Maupassant La folle et son appareil didactique, plus une page de leçon avec des exercices. 5 pages extraites du manuel unique Fleurs d'encre, Hachette éducation, 2007.
- Le sommaire de l'étude sur la nouvelle, en annexe.
Remarques diverses :
- Note obtenue 11/20. Mon exposé a duré 29 minutes.
- Intro :
- 4e : cycle central. Après réforme du collège opérée en 96 (98 pour la classe de 4e). Apprentissages du niveau : maîtrise des discours et particulièrement des discours narratif, descriptif et étude de l'explicatif. Récit complexe : croisement des discours, insertion du dialogue, bouleversements chronologiques. Objet d'enseignement : la nouvelle réaliste.
- Annonce du plan
- Développement :
- I) Analyse de la cohérence et de la pertinence du dossier proposé
- Problématique : Les documents proposés permettent-ils à l'élève de repérer et comprendre les caractéristiques de la nouvelle ?
- A) Le choix du texte
- 1) Un auteur fréquenté
- Maupassant ; présentation
- Réalisme / naturalisme
- Groupe autour de Zola, soirées de Médan, recueil de nouvelles avec Céard, Huysmans...
- Finalités du réalisme
- Rejet de la littérature du passé (formule de Maupassant « romantiques ignorent le monde et exaltent complaisamment leur moi souffrant »)
- Défense valeurs républicaines et laïques
- Sujets pris dans les classes populaires, le quotidien
- Viser une œuvre de vérité etc.
- 2) Le genre de la nouvelle
- novella = italien médiéval : changer, raconter
- distinct du conte par sa dimension réaliste
- proche de l'exemplum médiéval (mention de vérité)
- Etiemble : « critères flous, genre fuyant »
- Trois traits distinctifs cependant : la narration monodique (un seul narrateur mais possibilité d'enchâssement), une unité d'action (introduction in medias res, événement unique autour duquel s'organise la narration), ambition de vérité.
- Baudelaire ; la nouvelle peut « être lue tout d'une haleine ».
- 3) « La folle », de Maupassant
- explication de texte (deux pages) : narrateur interne, alternance des temps du récit, situation d'énonciation, distinction rythme du récit / temps de l'histoire, bouleversements chronologiques (ellipse, scène, sommaire, analepse...) tels que les définit Genette dans Structure du récit, personnages qui sont décrits par petites touches (exclusion du portrait), soit à partir des dénominations (reprises nominales, pronominales) ou des caractérisations à travers les autres personnages ou encore grâce au discours direct, connecteurs qui structurent le récit et organisent les grandes scansions de l'histoire, réalisme cruel mis en avant, proche de l'oralité (réf au titre de la nouvelle « contes ») car récit présenté comme une sinistre « anecdote », ironie de l'auteur (paroles rapportées du prussien), souci du réalisme (absence d'humanité de l'officier), dénonciation de la guerre, pathos....
- B) Quels objectifs ? Quelle démarche ?
- 1) Objectif de lecture analytique
- définition IO : « l'élève est invité à formuler des hypothèses que l'étude du texte viendra infirmer ou confirmer'
- Umberto Eco « le texte est un tissu d'espace blanc, il faut que quelqu'un l'aide à fonctionner »
- Étude de l'appareil didactique, organisation en deux rubriques ; étude du récit complexe et du récit réaliste (dble dimension de la nouvelle ; inscription dans un genre et dans un mouvement)
- Situation d'énonciation, du rythme du récit, des personnages, du récit enchâssé : commentaires sur la pertinence des questions (inductives dans l'ensemble...très pertinentes)
- On peut regretter l'absence de questions sur la dénonciation de l'auteur (poursuite de l'étude de l'argumentation)
- 2) Écriture
- exercices qui ne réinvestissent pas l'étude qui a été faite du texte, à savoir le récit complexe avec les bouleversements chronologiques (on demande à l'élève d'écrire un récit en suivant l'ordre chronologique = dommage !!)
- autres exercices pertinents car ils invitent l'élève à pratiquer l'expansion du récit et son corollaire, le résumé : prise en compte pour l'élève de l'élasticité du discours (réf IO TB)
- 3) Méthodologie
- leçon (qui réinvestit plusieurs études faites dans la séquence, puisque dossier tronqué)
- exercices qui permettent d'appliquer des notions abordées dans les lectures analytiques et autres exos qui font réf à d'autres notions (pause descriptives, explicatives = non convoquées dans l'étude de cette nouvelle)
- exercices 5 à 7 centrés essentiellement sur le repérage de l'ellipse narrative, dommage
- 4) Lecture de l'image
- question 11 qui étudie l'image par rapport au texte : lien entre verbal et visuel comme préconisé par les IO
- travail sur la description essentiellement = poursuite de l'étude du disc descriptif de 5e
- A noter :
- absence d'objectif d'oral
- peu d'objectif de langue réellement détaillé, mais toujours questions de langue (temps verbaux ou reprises nominales) liées à l'étude du texte, pour en éclairer le sens, donc grammaire de discours, préconisée par les IO
- CCL + transition
- II) Proposition d'exploitation pour une classe de 4e
- Problématique : Comment définir les caractéristiques de la nouvelle réaliste à partir du texte proposé ?
- A) Prérequis
- poursuite de l'étude du récit abordé en 6e (conte) et en 5e (récit médiéval ou récit de voyage)
- connaissance de la structure du récit (schéma quinaire par ex)
- récit complexe abordé en 5e avec insertion de brèves notices descriptives et dialogue
- place de la séquence : début d'année pour réinvestir les notions de 5e
- étude du texte intégral
- points d'étude : focalisation, bouleversements chrono, temps du récit, reprises nominales et pronominales, personnages etc.
- B) Détail d'une séance de lecture
- Objectif : comprendre le traitement des personnages dans la nouvelle et leur rôle
- lecture du texte
- appareil didactique proposé
- 1) Le personnage de la folle
- on conserve questions 9 (à laquelle on ajoute le relevé des reprises pronominales) et questions 10a et 10b. Dénomination, caractérisation.
- Personnage attachant car vu à travers le regard du narrateur, présenté comme affaiblie, malheureuse, impuissante
- Lien avec l'image (question 11) : TAF=faire le portrait de la folle à partir des représentations que nous avons d'elle dans le texte et de l'image (permet d'initier à une séquence de la classe de 4e= le portrait)
2) Le personnage de l'officier
- on conserve les questions 12 (a et b) et 13
- on ajoute repérage du discours direct pour mettre en avant le réalisme cruel et la caractérisation de l'officier
- personnage présenté différemment, dimension axiologique du langage = connotations péjoratives alors que pour la folle, mélioratives, ou tout du moins, compassion du narrateur
- mais jamais de portrait, à noter !!!
3) La dénonciation implicite
- on conserve question 2a uniquement et question 3
- mettre en avant l'opposition entre les deux personnages qui accentue le pathétique de la situation
- mutisme de la folle qui s'oppose à l'obstination ridicule et à l'agacement de l'officier
- traduit la visée argumentative du texte, la volonté de dénonciation de l'auteur
- l'officier se bat contre un fantôme, c'est une cause facile, ce qui accentue davantage le ridicule du personnage
- de plus, ces deux personnages sont décrits à travers le personnage de la bonne qui appelle à la pitié de l'officier, sa compassion
- décalage
- C) Prolongements
- Évaluation sommative (définition IO = vérifier les savoirs et savoir-faire mis en œuvre dans la séquence) : travail d'écriture très critérié (exo 1 p.23) : développer l'ellipse narrative ligne 62 à 63.
- TB car propose un changement de point de vue et sollicite l'imagination de l'élève avec expansion du récit
- Critères d'évaluation :
- récit d'une page qui comporte une prolepse (réinvestir étude)
- rédiger à la 3e personne
- Varier les reprises lexicales et pronominales
- conserver les temps du récit
- Lecture cursive : Histoire d'un chien, de Maupassant pour conserver cette dimension argumentative avec une dimension plus civique et sociale
- Séquence suivante : le portrait (qui relève toujours de l'épidictique donc on poursuit l'argumentation)
- Poursuite aussi de la description
- Le portrait et ses modes d'insertion (donc poursuite du récit)
- CCL générale
- Le grand sentiment de cet oral a été pour moi le décalage entre ma prestation où j'étais plutôt à l'aise parce que le sujet m'a vraiment plu...et l'entretien qui m'a énormément déstabilisée... parce que je ne voyais pas où elles voulaient en venir !!
- Les deux femmes qui composaient mon jury ne sont pas revenues véritablement sur mon exploitation ni sur mes savoirs savants, elles sont venues me titiller sur le texte lui-même...
- La seule qui concernait mon analyse : « les références que vous avancez à propos de l'histoire littéraire et des caractéristiques du genre sont pertinentes mais comment l'amèneriez-vous avec vos élèves de 4e? Feriez-vous une séance consacrée à l'histoire littéraire » (Réponse) Il est évident que j'utiliserais une autre terminologie avec mes élèves, adaptée au programme du cycle central... mais je pourrais aborder cela en début de séquence, pour contextualiser l'œuvre de Maupassant...
- « pensez-vous qu'il soit nécessaire, pour comprendre ce texte, de donner toutes ces informations ? »... (Réponse) disons qu'elles peuvent aider à comprendre ce souci du réel chez Maupassant... ?????
- « mais pour comprendre ce texte-ci, avons-nous vraiment besoin de ces informations ? »... là je sens que je suis coincée, je ne peux plus dire oui, m'entêter serait ridicule, alors je me contredis et je dis « non », ce qui est tout au moins aussi ridicule... et j'annonce que je placerais cela en fin de séquence alors, pour faire un bilan sur les objectifs du réalisme...
- « pouvez-vous nous dire comment l'officier est décrit à partir du discours direct ? » ... par la retranscription phonétique de l'accent prussien...
- « qu'est-ce qu'il exprime ? »... L'ironie de l'auteur... heu vous voulez dire au niveau du discours ? la dimension illocutoire alors... par les ordres qu'il donne...
- « c'est-à-dire ? »... par exemple lorsqu'il dit « je fous préfiens... », « si fous ne descentez pas tout de suite... » la condition qu'il émet...
- « pensez-vous qu'il s'agisse vraiment d'une condition ? » oui... (et là je me reprends tout de suite)... enfin disons qu'elle est formulée ainsi mais qu'elle n'appelle pas à une alternative, la menace sera exécutée de toute façon.. .c'est une fausse condition...
- « est-ce que le narrateur a des certitudes ? »... .des certitudes ?... il ne sait pas si la folle est morte à la fin... mais il le sent, il dit « j'en suis sûr... »...
- « donc il a des certitudes ? ».... heu..... et là j'ai totalement séché, elle s'est un peu énervée... en me regardant comme si cela était évident... alors que je ne comprenais pas où elle voulait m'emmener... je n'ai rien dit... et elle a dit « bon, tant pis »...
- « pourquoi conte de la bécasse ? que signifie bécasse »... ce sont des oiseaux...
- « oui mais pourquoi, le lien avec le texte ? »..... (je sèche)
- « comment analyser le titre ? » ... on s'attendrait à un portrait détaillé de la folle en question or la description qui en est faite s'élabore, se construit par rapport aux autres personnages et par ses actions...nous n'avons jamais de description détaillée comme dans le roman où la description revêt une fonction dilatoire... mais une description par petites touches, comme dans la peinture réaliste justement.
- « et par rapport au narrateur ? »... on voit que le narrateur prend pitié pour la folle, qu'il en fait un personnage attachant, qu'elle appelle à la compassion
- « et le lien avec l'auteur ? »... près de son personnage car c'est une forme de psychose dont il était proche, lui-même ayant fini dément...
- « quelle description du narrateur avons-nous ? »... il est d'abord témoin et il est ensuite impliqué dans l'histoire...
- « est-il acteur à un moment donné ? »... oui quand vers la fin du texte on a davantage d'occurrences du « je » et qu'il reste le seul à vouloir s'informer des nouvelles de la folle... il s'engage et est prêt à se sacrifier puisqu'il dit avoir été sur le point de se faire fusiller pour avoir recherché cette femme
- « qu'apprend-on sur le narrateur à la fin du texte ? ».... heu... qu'il chasse ???? C'était la seule info que je trouvais... stupide je sais mais je ne voyais pas du tout ce qu'elle attendait !!! J'avais déjà parlé de la dénonciation alors je ne trouvais pas autre chose...
- Et il y a eu encore d'autres questions mais qui ne me reviennent plus...
- Dans l'ensemble, elles ont été plutôt agréables, cherchant à pousser la réflexion...et je me suis sentie bête parce que je ne trouvais pas beaucoup de réponses à leurs questions....et visiblement pour elles, c'était évident.
- Elles avaient sûrement une idée bien précise en tête mais je pense que c'était vraiment pour faire grimper ma note, que j'aurais dû prendre ces questions à bras le corps et je me suis un peu laissée déstabiliser....parce que je ne voulais pas dire de bêtises.

Dossier n°23 :
Sujet :
Vous dégagerez les enjeux littéraires de ces textes et vous direz comment vous l'exploiteriez dans une classe de 4e.
Corpus :
Un groupement de textes sur Arthur RIMBAUD issu du manuel A mots ouverts 4e chez Nathan 2002.
- Textes : « Enfance » (p.186) ; « Sensation », sans le tableau ; « Ma bohème » (p188 et 189) ; « Roman » sans l'appareil didactique.
Remarques diverses :
- Mon plan :
- Présentation des documents
- rappel des IO pour la poésie en 4e
- présentation du symbolisme
- Confrontation des documents, l'adolescence
- Analyse de quelques questions
- Proposition de séquences (rapide!!!) en mettant l'accent sur des questions manquantes du type « énonciation », proposition d'une mise en voix, avec un travail préalable sur la ponctuation, lecture, Le grand Meaulnes (l'adolescence), proposition de sujet, une lettre à partir des rêveries d'un jeune adolescent.
- Voilà en gros mon travail, je ne me souviens pas de tout.
- J'ai eu 7, je pense ne pas avoir assez travaillé les enjeux littéraires, et trop accès mon analyse sur la didactique.
- Le jury m'a demandé une étude poussée du poème « Ma bohème » et m'a posé des questions précises du genre, comment appelle t'on un vers où la césure est à la 7e syllabe, à partir d'un exemple ils m'ont demandé de définir la synérèse, ils m'ont posé les questions de grammaire de l'appareil didactique, m'ont demandé d'interpréter des vers comme « De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur ! »

Dossier n°24 :
Sujet :
La poésie engagée en 3e
Corpus :
Les documents reçus sont extrait d'une séquence intitulée « Résistances en poésie » (manuel ?).
- J'avais comme document annexe le sommaire composé en 3 parties: 1) Madrid, la guerre d'Espagne ; 2) Résistance ; 3) Servir la cause humaine
- Poète en écho: Victor Hugo
- J'avais à étudier le poème de René Guy Cadou, « Les fusillés de Chateaubriant » associé au tableau de René Magritte, La grande famille. L'appareil didactique était composé de 11 questions. Il y avait ensuite un encadré d'approfondissement qui proposait des lectures supplémentaires dont les poètes étaient Éluard, Aragon, Senghor...
Remarques diverses :
- Mon plan :
- 1) analyse du texte et du tableau
- 2) l'appareil didactique, intérêt et défaut à corriger comme les questions déductives
- 3) ce que j'en ferai (ce que j'ajoute et ce que j'enlève...)
- Jury X : une jeune femme et un homme pas désagréables ni l'un ni l'autre, questions littéraires et d'histoire littéraire, demande d'approfondissement sur l'analyse comme précision sur les figures de style employées, et relevé les indices de l'engagement du poète dans le poème. Quel autre tableau pourriez-vous associer à la dernière ligne du poème ? (personnification de la liberté)
- Exposé 12 minutes, entretien 20 : je ne suis pas à l'aise avec la poésie engagée, je ne maîtrise pas du tout le sujet, mes connaissances sont vraiment nulles sur cette période du surréalisme, je ne voulais pas garder ce poème que j'aurais plutôt classé dans la poésie lyrique (ce que je n'ai pas osé dire, j'ai bien dit par contre que l'engagement était sans doute difficile à ressentir pour des élèves de 3e et que je ne garderai pas ce texte mais que je le remplacerai par le chant de partisans ou par du Victor Hugo, mes lacunes en ce qui concerne le surréalisme m'ont empêché de trouver un poète de la même époque sur le même sujet...)
- J'ai eu 7... Ça aurait pu être pire.

Option lycée :



Dossier n°1 :
Sujet :
Littérature et Résistance
Corpus :
Manuel Hatier de seconde : un poème de Pierre Emmanuel, de Robert Desnos, un texte de René Char et le texte de la chanson « Nuit et Brouillard », à traiter dans la perspective de l'approche du XXe siècle.
Remarques diverses :
Les questions portaient de façon très précise sur mon exposé : vous avez parlé de telle tonalité, essayez de le montrer et d'expliquer comment vous l'expliqueriez à vos élèves ; commentez la contradiction des première et dernière ligne (que j'avais évoquée rapidement) et une question sur l'effet de « reportage » rendu par le ton du texte de René Char, que j'avais évoqué un peu vite, là aussi.
- Les membres du jury étaient très rassurantes, dans le sens où elles ont introduit les questions par des commentaires du style « comme vous l'avez justement évoqué... », « Vous avez en effet caractérisé le texte comme... » De quoi se dire qu'on n'a pas sorti que des bêtises, puisqu'elles se sont appuyées sur mes dires. Quand j'ai eu du mal à répondre, elles m'ont aiguillée vers les questions de l'appareil didactique, me demandant comment je répondrais à telle question.

Dossier n°2 :
Sujet :
Une forme d'apologue : la fable
Corpus :
Un extrait du Hatier 2004 Le Français méthodique, p. 266-267.
- Soit vers le bac, un exercice type bac avec une fable, « Le corbeau et le renard », un extrait de l'intro de La Fontaine, une critique des fables de Rousseau et une défense de Romilly + doc iconographique).
Remarques diverses :
Étant donné le corpus, j'ai évoqué forme et fonctions de l'apologue qu'est la fable, et logiquement, je suis repartie de l'Objet d'étude « Convaincre, persuader délibérer » (qui n'était pas proposé dans l'énoncé). J'ai expliqué que l'apologue était un texte court, à valeur allégorique et visée moralisatrice. J'ai insisté sur l'analyse de la fable, j'ai défini chaque notion proposée, bref, j'ai fait exactement ce que j'avais compris des remarques de mon correcteur du cned et des rapports de jury.
- J'étais confiante.
- Je suis sortie au bout de 20 minutes. Ils ont parlé plus de 10 minutes, que j'ai trouvé mon temps long....
- Et après, le calvaire.... L'examinatrice m'a fait revenir sur la visée argumentative, apparemment, il n'y en avait pas, elle contestait donc ma définition de l'apologue alors forcément toute ma lecture analytique. Ça a duré des heures... Aucune question de culture. J'ai justifié le récit par le schéma narratif (ce que l'on fait couramment pour une fable), elle m'a dit qu'il était impensable d'utiliser un tel vocabulaire avec des lycéens.
- L'autre examinateur n'a rien dit, il a juste essayé de me faire évoquer la conception de l'éducation de Rousseau.

Dossier n°3 :
Sujet :
Non précisé.
Corpus :
L'analyse de la démarche didactique en seconde sur un extrait de Emma Bovary, Flaubert, dans 3 manuels différents: Lagarde et Michard de 1966, Hatier de 1988, et Magnard de 2004
Remarques diverses :
Le jury s'est comporté de façon odieuse à mon égard : la femme durant mon exposé ne me regardait même pas, elle tournait ses pages bruyamment, puis lors de l'entretien... avec nervosité et impatience elle m'assaillait de questions m'interrompant pour dire comment répondre, s'insurgeant avec intonation d'indignation sur mes réponses, soupirant, effectuant des signes de tête, à la négative, et m'exprimant clairement que si j'expliquais ainsi les notions à une classe de seconde il n'y comprendraient rien, refus de me répéter une question levant les yeux au ciel, et tout ceci avec passion....
- Quant à l'homme, il est resté avenant et correct, ses questions n'étaient, contrairement à la femme, pas du tout ambigües, et les réponses en découlaient presque toutes seules.
- Ils ne sont par revenus sur mon exposé si ce n'est pour une petite rectification d'une lecture trop rapide, mais comme je suis restée accrochée aux démarches ils m'ont demandé :
- de répondre aux questions du manuel que j'avais choisies
- d'expliquer des figures, notions du texte, d'expliquer certains passages
- des questions sur des auteurs, des manifestes, sur le contenu de l'œuvre Chateaubriand bref, ils passaient du coq à l'âne avec un souci de grande exhaustivité, et ne laissant s'échapper aucun détail possible.
- Mon sentiment : envie de vomir en sortant, et j'ai réalisé à quel point j'ai été brassée seulement le soir; je suis donc vraiment incertaine du résultat mais comme tout le monde, j'ai la prétention d'y croire

Dossier n°4 :
Sujet :
La poésie en 1re et plus précisément « L'épreuve de la Modernité ».
Corpus :
Un extrait de manuel de littérature (Nathan, 2001) dont le titre était : « Comprendre le renouvellement de la sensibilité et de l'imaginaire poétique ». Classicisme et modernité et Trois textes extraits des Fleurs du Mal de Baudelaire avaient été choisis :
- « Spleen » (LXXVI)
- « A une passante »
- « Parfum exotique »
Remarques diverses :
- Trois textes canoniques s'il en est!!!
- Note obtenue : 12/20
- J'ai appuyé mon exposé sur l'analyse littéraire des poèmes, j'ai ensuite fait l'étude critique de l'appareil didactique pour finir par l'exploitation personnelle des documents ; les questions qui m'ont été posées étaient uniquement des questions littéraires ... et rien d'autre !
- Détail de la prestation :
- Introduction :
- La présentation du corpus :
- l'auteur, l'œuvre, la date de publication, l'unité générique pour les deux sonnets, le thème...
- les deux batteries d'exercices (de l'observation à l'analyse)
- la fiche des savoirs à propos du recueil poétique
- La problématique :
- Nous pouvons être amenés à nous demander si les choix effectués par les concepteurs de ce manuel de littérature permettent ou non de répondre aux objectifs explicites et implicites de l'étude de la poésie en classe de première.
- L'annonce du plan :
- l'analyse des documents
- la critique de l'appareil didactique
- l'exploitation personnelle
- I). L'analyse des documents
- les notions abordées : la poésie, le mouvement littéraire : la modernité (le manuel annonçait de Baudelaire à Mallarmé), l'histoire littéraire (rappel de notions romantiques...), les éléments de la versification...
- étude du texte 1 : originalité de la situation d'énonciation, manifeste poétique de Baudelaire, j'ai insisté sur les éléments de rupture avec ce qui avait précédé (les éléments prosaïques « quittances, procès », le décor, le thème de la décomposition, l'originalité métaphorique de l'âme vue comme un « gros meuble à tiroirs »...) et les éléments empruntés à la tradition (versification, richesse des figures d'analogie...) j'ai souvent fait référence au romantisme et aux auteurs de la Pléiade.
- étude du texte 2 et 3: étude comparée, unité générique (deux sonnets), unité thématique : la femme d'où rappel de la notion du Beau chez Baudelaire, de l'amour, du désir et sa vision ambiguë de la femme.
- II). La critique de l'appareil didactique
- objectifs explicites : examiner ses principales innovations formelles. Comprendre le renouvellement de la sensualité et de l'imaginaire poétique
- objectifs implicites : préparation des élèves aux EAF (lecture expressive et naturelle des textes poétiques, lecture analytique, étude comparée...), acquisition d'une culture commune (textes canoniques), histoire littéraire, notions formelles de versification...
- le projet très ambitieux n'est pas soutenu par la fiche de mise en contexte, les textes d'accompagnement sont descriptifs mais jamais explicatifs ! de trop nombreuses notions notées en gras qui ne sont pas abordées dans le corpus (« le recueil a un début et une fin », « c'est un itinéraire en 6 étapes », « c'est un tout cohérent et complet »...on parle sans les citer de la dédicace d'ouverture et de l'effet de clôture de l'ultime poème) la confusion est totale, le sous-titre annonçait même Classicisme et modernité, le premier terme est impropre puisqu'il fait référence au mouvement littéraire du XVIIe et qu'il aurait été plus judicieux d'utiliser celui de « traditionnel » afin de ne pas tromper les élèves.
- III). Exploitation personnelle
- (Très rapide) je n'aurais gardé que les textes parce que l'étude comparée des textes 2 et 3 me paraissait intéressante et Spleen (LXXVI) permettait d'aborder « l'art poétique » de Baudelaire ; insister sur les éléments de rupture et sur ses reprises.
- Pour finir je dirais que les membres du jury ne m'ont interrogée que sur la première partie de mon exposé (qui était déjà long !) uniquement des questions de littérature à propos de la notion du Beau chez Baudelaire et de son art poétique, nous avons parlé du sonnet (j'en avais brièvement donné les origines) dévolu à l'amour mais aussi aux voyages (« L'invitation au voyage » et ceux de Du Bellay dans Les regrets) exemple de question posée : Quel est le titre d'un autre recueil de poésies écrit par du Bellay ? Les Antiquités.

Dossier n°5 :
Sujet :
Après avoir étudié le sujet et les textes suivants, vous direz quelle utilisation vous en proposerez en classe. (Première L)
Corpus :
Le sujet de l'EAF 2005 que l'on trouve en ligne sur le site Magister (http://www.site-magister.com/sujets9.htm). Probablement le meilleur site de Lettres-Lycée sur Internet… à mon avis !
Remarques diverses :
Quelques commentaires n'engageant que leur auteur, de la part d'un vieux singe à de jeunes novices :
- Il va de soi qu'il est important de bien lire le sujet… avant d'attaquer la préparation écrite de 2h. Or ayant dû sortir longuement pendant cette préparation (refroidissement grippal extrêmement inopportun), lorsque je suis revenu dans la salle d'écriture, j'ai tout simplement oublié… ni eu le temps de proposer une exploitation didactique… Je n'ai donc traité le sujet que sous l'angle de l'analyse littéraire stylistique et culturelle, et de l'analyse du sujet de bac. Ayant obtenu une note correcte (14) je confirme que l'analyse stylistique et historique, esthétique est prépondérante pour le Capes de L.M. Il s'agit ensuite simplement d'adapter au niveau lycée ou collège. N'ayant pratiquement aucune expérience de l'enseignement, je me suis entraîné à l'analyse stylistique pendant quelques mois, sachant que c'est essentiellement sur ce critère, ou sur ce « code », que les examinateurs jaugent les candidats, que ce soit au Capes ou à l'agrégation (oral et écrit)… Le coresponsable de la direction des épreuves, le didacticien Gérard Langlade, l'a rappelé en termes à peine voilés lors de l'entretien d'accueil… N'oublions pas que les examinateurs, qui sont pratiquement tous agrégés et n'enseignent sans doute pas au Collège, attendent un certain « jargon » technique d'appréhension des textes. (La Littérature…c'est bien entendu autre chose !).
- Ne pas perdre son temps à relire ou bien lire (in extenso) des œuvres inconnues même classiques (une bonne culture niveau licence suffit) pendant les mois de préparation ! Les anthologies choisies (comme celle de Nathan Collection Henri Mitterand) ou des résumés d'œuvres sur le net sont là pour çà. Il s'agit simplement de savoir en parler pendant une demi-heure : mieux vaut se concentrer sur la contextualisation historique et esthétique, et sur l'analyse du « style » de chaque grand écrivain (sans aller jusqu'à la glose de L'Information Grammaticale…)
- Je pense que la méthode d'approche par Objets d'Études (11) au Lycée est valable aussi pour le Collège. Il est nécessaire de savoir aborder rapidement chaque OE avec une problématique personnelle préparée à l'avance, argumentée et illustrée par des exemples de textes critiques, titres d'œuvres, auteurs. J'ai pour ma part travaillé quelques grands axes, synthétisés avec des notes condensées sur 2 pages A4 pour les 11 Objets d'Études.
- Ex : poésie = principe d'analogie et métaphore (pas comme figure de style mais bien comme processus de pensée…) ; résumer Meschonnic ; le principe d'ironie sur le référent…depuis les troubadours.
- Roman, Narratif ; comment s'opère la représentation visuelle et spatiale (exemple extrême Flaubert : ancêtre de l'écriture scénaristique), personnage, narrateur depuis le Moyen Age
- Argumentation ; rhétorique et dialectique du dialogue et importance de la référence au principe maïeutique implicite (voulu : La Fontaine, Ionesco… refusé : Racine, Laclos…) étudier particulièrement Marc Fumaroli : à l'origine de la réflexion sur l'argumentation dans les nouveaux programmes ; son éthique de la rhétorique ; de la prise de parole publique
- Théâtre : conflit avec la poésie, dialogue théâtral non philosophique, illusion rhétorique : du signe de l'action à l'action elle-même (depuis Dom Juan-Marivaux) ; représentation du corps ; théories de la scène.
- Autobiographique : invention de soi et psychologie, mémoire et reconstruction (appréhender les éléments fondateurs de la psychanalyse… même si c'est « moins coté » que la linguistique…) ; exemple d'illusions et critiques : J. Roubaud, dépassement : Rimbaud, limites des 5 points de Lejeune (ne fonctionnent que pour Rousseau).
- Voici quelques bouquins m'ayant été utiles :
- Méthode du commentaire stylistique, Calas, Charbonneau (Nathan Université). De bons schémas d'entraînement).
- La stylistique, Gardes-Tamine (Armand Colin).
- Analyses stylistiques, Fromilhague, Sancier-Chateau (Dunod)
- Littérature, Textes et Documents, Collection Henri Mitterand
- XVIe, XVIIe, XVIIIe, XIXe, XXe, Nathan. Les textes des sujets d'écrit du Capes sont pratiquement tous dedans…Le site de l'École des Lettres qui propose aussi gratuitement des fiches de synthèse des programmes : très utile !
- Et surtout : Mr Google Courage à tous !!!
- BROUILLON DE NOTES DE PREPARATION (L'essentiel des notes d'analyse littéraire et des commentaires de l'appareil didactique a été rédigé au crayon directement sur les documents…Ce qui subsiste n'aidera sans doute que peu les futurs candidats, mais on ne sait jamais ! Tout ce qui est en couleur n'a peut-être pas été directement abordé…mais aurait au moins du l'être):
- Longue Intro
- (stratégie personnelle pour l'Oral - et pour l'écrit) but : synthétiser tout ce que l'on veut aborder dans l'entretien très court d'1/2 heure, ce qui permet au moins d'aborder tous les aspects du sujet si l'on n'a pas le temps matériel de développer de visu) :
- Après avoir abordé l'étude des genres rhétoriques en classe de seconde et appris à discerner les différents types d'arguments et modes de raisonnements, appris la distinction et les origines du tragique et du comique en étudiant des pièces classiques, les élèves abordent le théâtre en classe de première par le biais de l'apprentissage scénique de la représentation.
- Problématique de la mise en scène, représentation
- Objet d'Étude Théâtre en 1re : Perspectives dominante et complémentaires (Ici j'ai commis une première bourde en mélangeant l'OE Argumentation et l'OE Théâtre…)
- En 1re : plusieurs manières d'aborder les pièces (cf. Doc. Accompagnement):
- 1) pièce ancienne (pas 1 classique) pièce moderne similarité registres-genres
- 2) pièce romantique, pièce moderne et antérieure étude mixité des genres
- 3) pièce moderne : recherche antériorité registres similaires
- Cohérence du regroupement de textes : axé sur le monologue délibératif (il aurait aussi fallu parler de cette bestiole : l'Intertextualité !!…). Le modèle type est Corneille, Le Cid (monologues du Cid et Chimène) mais le Tragique est spécifique de la classe de Seconde)
- Perspectives d'analyses de croisement de registres : topo sur chaque texte, Lorenzaccio, Musset : Tragique, tragi-comique ; Beckett, Oh les beaux jours : dominante pathétique ; Giraudoux : dominante ironique et satirique.
- Perspectives d'histoire littéraire et culturelle, remière analyse littéraire : (long développement)
- 1) Musset : inventeur d'un théâtre moderne (bien plus que Hugo…) croisant registres et recherche d'une écriture poétique ; influence du théâtre élisabéthain (ex : Richard III, Hamlet) + romantisme hors Cénacle (il aurait fallu parler de l'influence de Stendhal : Racine et Shakespeare…) + théâtre de l'indécision de la volonté d'agir, réflexion paralysante + sens de l'Histoire, destinée individuelle, fatalité, idéalisme romantique.
- 2) Beckett : théâtre d'après 2e GM ; redéfinition des codes du théâtre ; dimension métaphysique ; problématique des genres éclatés (cf. Ionesco/Adamov) (+ paraphrase de l'évangile de Jean dans ce passage d'Oh les beaux jours : « au commencement était le Verbe et le Verbe était… ». Beckett = auteur type croisant de multiples références intertextuelles et symboliques…)
- 3) Giraudoux : situation historique cruciale de l'écriture de cette pièce (1937-38) Électre, guerre d'Espagne + Chine, Japon + guerre en Europe Centrale + préparatifs de guerre France, Allemagne + théâtre contemporain de celui de Lorca (Le Public, Sans Titre). Pirandello, expérimentation d'écritures hors du cadre référentiel usuel de la scène théâtrale, volonté manifeste de distanciation ironique chez Giraudoux + problème de son « refus de l'action » politique (cf. son attitude avec Les pleins pouvoirs) (texte raciste et pamphlet antisémite, mais je n'ai pas abordé cet aspect) cf. La guerre de Troie n'aura pas lieu : refus de la lutte ? Acceptation passive de l'autorité fasciste ? Difficulté à intégrer la relecture du mythe d'Électre par Giraudoux par les élèves. Extrait pas étayé en amont, mais surtout difficultés s'ils ne connaissent pas l'attitude critique, ironique de l'auteur pendant l'entre 2 guerres et le début de la guerre. Ironie « noire » de Giraudoux à analyser.
- 4) Artaud : « crise de théâtre » avec son théâtre de la cruauté, analyse du dépassement du théâtre occidental (Il aurait fallu parler des ‘Cenci', expérience scénographique inspirée de l'intrigue de Lorenzaccio…). Problème du texte d'Artaud : lié à une argumentation induite difficile à déterminer si l'on ne connaît pas les thèses et les projets d'Artaud, fasciné par le mime, le théâtre balinais, les rituels chamaniques. Plus qu'une critique de la parole théâtrale, ses thèses visent à une critique de la rhétorique théâtrale, affirmation de la primauté du corps, Adepte d'expériences scéniques radicales : transes, rites corporels. Certaines de ses thèses sont reprises surtout depuis les années 1970 (Arrabal et le théâtre Panique ; le théâtre-danse contemporaine…Pina Baush ; Jan Fabre…)
- Perspectives argumentatives : travail sur la modalisation et ses effets sur le destinataire. Apprécier la complexité rhétorique du discours à soi-même (réactiver les connaissances des élèves sur les acquis de Seconde) (Il aurait été souhaitable de faire une distinction entre le délibératif théâtral et le délibératif discursif dans les genres de l'essai et de l'apologue…).
- Iconographie : la photo de plateau d'Oh les beaux jours reprise de la mise en scène de Blin le créateur de la pièce avec Madeleine Renaud la créatrice du rôle. Illustre l'apogée du discours délibératif avec le personnage de Winnie, le déroulement du discours trouve son adéquation scénique dans l'enlisement corporel du personnage, rendu à la Terre originelle etc.
- Perspectives des EAF : les élèves doivent pouvoir s'appuyer sur les textes pour réaliser les sujets, trouver des arguments dans les textes ; importance de la cohérence du groupement pour permettre des rapprochements et analyser les divergences (Cela va de soi, mais je n'avais pas compris- ce n'était pas mentionné - qu'il s'agissait bien du sujet officiel d'EAF de 2005…).
- En quoi les textes proposés sont-ils suffisamment pertinents et cohérents pour permettre aux élèves de répondre aux propositions de sujets et aux questions ? (à moitié improvisé et ne répondant qu'à moitié au sujet.)
- I) Rhétorique du délibératif
- Les élèves devront se réapproprier leurs connaissances de seconde sur les genres rhétoriques. Cf. Aristote : les genres rhétoriques sont déterminés en fonction du destinataire « le possible est persuasif ».
- Délibératif : but : conseiller, déconseiller ; une assemblée (ou une « conscience » à convaincre) ; au futur (avant une décision à prendre le plus souvent) ; modalité : le discours déontique privilégié ; mode de preuve : l'exemple. Cf. A. Adam et M. Bonhomme : la parole théâtrale. 3 enjeux : légitimation, crédibilité, captation.
- Dans les textes :
- Repérer les hésitations, répétitions, balancements entre un passé, futur ; présent improbable, inadéquation à vivre au présent. Questionnement permanent, incertitude des personnages ayant recours à ce type de monologue ; analyser les valeurs aspectuelles caractéristiques (ex : Beckett : valeur de l'imparfait tensif ; jeu sur l'aspect duratif perturbant les autres repères temporels présent, conditionnel (« Je dis, je pensais autrefois que j'apprendrais à parler… »). Hors temps énonciatif et spatial, décorporéité).
- Staticité scénique : traduit l'impuissance, doute de la parole (ici non-possibilité perlocutoire du langage théâtral, recours à la modalisation conditionnelle, questions sans réponses démotivent l'action. Perte de l'effet comique par un phénomène d'inertie
- II) Lorenzaccio
- Scène cruciale avant le meurtre du duc. Enjeux du crime : politique, rédempteur ou esthétique… ? Rôle et références à la mère : assassin immature, immaturité de l'acte.
- Rôle de l'auto-exhortation.
- Axes d'étude pour le commentaire :
- 1) Entre informativité et captation par le pathos, ethos
- 2) Rhétorique ambiguë du délibératif (entre conseils et mises en garde questions syllogistiques)
- 3) La dépersonnalisation du Je tragique (autojustifications, inversion problématique de la symbolique christique « J'irai droit au cœur; il se verra tuer... Sang du Christ ! » adresses au mondes invisibles : schizophrénie patente, auto-conversation)
- III) Beckett
- Importance essentielle des didascalies chez Beckett ; rituel minutieux des déplacements , des mouvements, des postures, des regards ; influence + du théâtre oriental (Nô, …).
- Ponctuation par les silences (partition quasi musicale) : « Un temps » , en harmonie ou parallèle avec les répétitions syntagmatiques. Importance du discours autoréférentiel : dédoublement du je énonciateur ; schizophrénie manifeste (« Je dis priais autrefois ». Je dis, je priais autrefois ») ; relation de double destination, énonciation et dualité du discours présent énonciatif, imparfait.
- Symbolique religieuse cruciale : « Salut Sainte Lumière. Quelqu'un me regarde encore ». Analyser le référent pronominal/ambiguïté constante sur le référent sujet chez Beckett.
- IV Giraudoux, Électre (je précise que je n'avais pas lu cette pièce)
- Analyse du registre ironique, satirique incarné par le personnage du jardinier, symbole des impondérables d'une Justice absolue (cf. Électre sauvée par Athéna chez Euripide… d'après les précieux dictionnaires dans la salle de préparation) ) : « Évidemment, la vie est ratée, mais c'est très très bien, la vie. […] » Dérision par redondance-rôle des adverbes, télescopage des présentatifs, le personnage du jardinier n'a rien eu à conquérir, il « hérite » d'Électre ; amoureux de pacotille ; anti-héros (surinvestissement pronominal et gonflement de l'ego : « Moi, je ; Mais moi qui suis là ; c'est moi ; ma parole ; pas pour moi […].
- Contradiction dialectique: « L'inconvénient est que je dis toujours un peu le contraire de ce que je veux dire » sophisme induit, négation poétique et négation idéaliste.
- Dualisme accentué (assez caractéristique du délibératif théâtral) : Joie, Amour (« c'est tellement mieux à ») Aigreur-Haine, dérision sophiste.
- Axe pour le sujet de dissertation (sujet de type dialectique proposé, thèse, antithèse, synthèse) :
- 1) Synthèse et analyse du théâtre tragique classique ; surtout du XVIIe, la parole « écrase » le corps scénique ; (théâtre de la parole, substitut du rituel de la messe et relais de la prédication religieuse ; Contre-Réforme) : Racine : théâtre codifié et « ultra poétique » intraduisible donc jamais joué autrement qu'en français. Pratiquement pas de « jeu » de scène possible, dramaturgie statique ; moins chez Corneille, illustre des tensions plus universelles règle des 24 heures (« codifiée » par des théologiens) détournée par Corneille pour construire une dramaturgie plus narrative.
- 2) Références au théâtre comique contredisent l'extrait d'Artaud : jeux de scènes chez Molière, Marivaux, Beaumarchais etc. Origines du théâtre comique. Célébration du culte dionysiaque, du désir ; exaltation, transgression de la dimension corporelle par le rire (ex. Dom Juan)
- 3) Le théâtre occidental au XXe siècle sort de la distinction comique, tragique. Expérimentations multiples (de Lorca à Kantor). théâtre improvisé/dansé etc…pas toujours crédible…limites des Cenci d'Artaudthéorie d'Artaud peu valables pour des séries de représentations.
- Sujet d'invention :
- Caractérisation des personnages « offerte » aux candidats (travail facilité) mais peu de consignes de développement ; résumer ce qui a été dit ; tendance au dédoublement délibératif (déplacement singulier, pluriel de la première personne ; jeux sophistique des questions-réponses ; syntaxe désarticulée ; incertitude latente du sujet énonciatif devant une décision à prendre et inertie subit son sort etc.
- Entretien :
- Il m'a été immédiatement signalé que je n'avais pas proposé d'exploitation didactique des textes… (une seconde d'effroi…) j'ai alors tenté d'improviser une séquence sans me démonter… mais l'examinatrice m'a coupé la parole au bout de quelques minutes…
- Question sur des références critiques concernant les Réécritures : j'ai longtemps hésité, cité de vagues références d'Adam sur le théâtre…puis l'examinatrice m'a de nouveau coupé la parole en disant que Réécritures ou intertextualité c'était la même chose ! (très discutable à mon avis…) J'ai immédiatement saisi l'occasion de citer in extremis Genette (Palimpsestes, dont je n'avais lu que des extraits) et Kristeva et sa notion de trans-textualité…
- Question sur des références littéraires de monologues similaires à celui du jardinier de l'Électre de Giraudoux dans lequel l'auteur tente d'exprimer un point de vue personnel, par exemple dans le théâtre latin : j'ai bafouillé que le monologue de Giraudoux renvoyait aux expérimentations théâtrales de sortie du cadre référentiel…(Lorca, Pirandello…), que même chez Beaumarchais le principe du monologue renvoie à d'autres mobiles que strictement personnels… (il aurait peut-être fallu citer Aristophane Les Mouches, chez les grecs ; Térence chez les latins… ? En tout cas Molière bien sur était à citer !!)
- Question sur l'extrait d'Artaud et son rapport avec la photo de scène de la pièce de Beckett : on attendait que je dise qu'il n'y avait pas de contradiction entre les deux, que l'enlisement du personnage de Winnie illustrait la théorie de la prédominance de la parole…(je n'étais pas d'accord avec cette analyse. Beckett à mon avis enserre le texte dans un cadre rituel très rigide autant que le corps des comédiens mais j'ai senti qu'il ne fallait peut-être pas trop en rajouter… et me montrer aussi à l'écoute du jury !)
- Question critique de l'examinateur sur la modalité déontique liée au délibératif théâtral : j'ai contre argumenté en citant des références précises dans les textes (double polarité psychologique chez chacun des personnages et choix crucial à effectuer, sens du devoir allié à une morale perturbée ou non).
- Question critique sur l'aspect statique du monologue délibératif que j'avais développé : là j'ai encore contre argumenté en maintenant mon point de vue … l'examinatrice a exprimé son désaccord ironique en soulignant qu'on pouvait imaginer le monologue du Cid pourquoi pas par des sauts en l'air pour le comédien !…
- Questions (dissimulée encore sur l'intertextualité) sur les particularités de la Première L par rapports aux autres filières, sur les caractéristiques de ce sujet de bac et si l'on pouvait le proposer à d'autres filières : il aurait fallu dire non ! mais j'ai simplement souligné que l'on était en droit d'attendre un niveau littéraire supérieur pour des séries littéraires…
- Question sur les Objets d'Études spécifiques à la filière L : j'ai bredouillé Épistolaire et Réécritures…
- En sortant de l'épreuve, j'étais persuadé avoir raté le concours en raison de l'oubli catastrophique de l'exploitation didactique ! Le lendemain il m'a fallu tout de même 20 min pour rédiger au brouillon un plan cohérent d'enchaînement). Comme quoi. (Y. H.)


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